La Minurso n'est pas dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation Le SG adjoint de l'Organisation des Nations unies s'est rendu le 10 octobre au quartier général de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Une première depuis 14 ans. Cinq mois après que le Maroc ait retiré sa confiance à Chirstopher Ross,son envoyé spécial pour le Sahara occidental, l'ONU part à la reconquête de ses prérogatives malmenées pour redorer son blason. Les rapports du Centre Robert Kennedy pour la Justice et les droits de l'homme (RFK Center) dont une délégation a séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août et du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui s'est rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012 ont fait état de la pratique de la torture. Des documents qui confirment bel et bien que la Minurso avait les pieds et les poings liés. «La Minurso n'est pas dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation, et ne dispose pas de toute l'autorité lui permettant d'empêcher, l'effritement de son rôle», avait déclaré Ban Ki-moon dans un rapport présenté au Conseil de sécurité au mois d'avril 2012. Son adjoint a pris son bâton de pèlerin pour y remédier. Direction El Aayoune. Le SG adjoint de l'Organisation des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix est arrivé le 10 octobre au quartier général de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. «Je suis ravi de venir ici à la Minurso et de discuter avec les collègues sur les défis auxquels fait face la Mission... les observateurs militaires de la Minurso, qui exercent dans des conditions difficiles, accomplissent un travail noble» a fait remarquer M. Hervé Ladsous qui a été reçu le 11 octobre 2012 par le président de la Rasd (République arabe sahraouie démocratique). «Au cours de cet entretien, le président Mohamed Abdelaziz a insisté à permettre à la Minurso d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de manière crédible dans les territoires sahraouis occupés, dans les plus brefs délais», a indiqué le coordinateur sahraoui avec la Minurso, Mhamed Khadad, lors d'un point de presse. «La visite de M.Ladsous est importante parce qu'elle intervient à quelques jours du rapport de l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross sur le déroulement du processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc ainsi que les obstacles qui empêchent la Minurso d'accomplir sa mission à l'instar de toutes les missions onusiennes de maintien de la paix dans le monde», a-t-il ajouté. Elle exprime «également que la communauté internationale s'intéresse à la question du Sahara occidental et que cette question n'est pas dans l'oubli», a fait remarquer le responsable sahraoui. Il faut souligner que la tournée du SG adjoint de l'ONU dans la région, qui doit le mener à Tindouf et Rabat pour y rencontrer les responsables des deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) s'effectue au moment où la 4e commission de l'ONU tient des débats depuis le 8 octobre jusqu'au 15 octobre, sur les questions de décolonisation liées aux seize territoires non autonomes dont le Sahara occidental. A ce propos, l'écrasante majorité des pétitionnaires auditionnés sur la question du Sahara occidental, ont défendu le caractère intangible du droit des Sahraouis à l'autodétermination, tout en déplorant l'incapacité de l'ONU à pourvoir la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. «Partant du principe que sur la base du droit international, le Sahara occidental n'a jamais été reconnu comme faisant intégralement partie du Maroc, il n'est donc pas acceptable de comparer le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui à celui d'une population habitant une région particulière d'un Etat établi, ce qui est la position marocaine», a expliqué la juriste américaine Katlyn Thomas. «Combien de temps la société sahraouie pourra-t-elle encore exister lorsque toutes les manifestations extérieures de son existence sont systématiquement réprimées?», s'est interrogé de son côté Vincent Chapaux de la Fulbright Visiting Scholar à la New York University School of Law...