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La surveillance des droits de l'homme pourrait être confiée à la Minurso Visite à Al Ayoune et Tindouf du SG adjoint de l'Onu pour les opérations de paix
L'Onu se préoccupe des droits de l'homme au Sahara occidental mieux qu'elle ne l'a fait depuis l'occupation militaire de ce territoire par le Maroc en novembre 1975. Pour la première fois, en 14 ans, le Secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Opérations de paix, M. Hervé Ladsous, est en visite, depuis mercredi, dans l'ancienne colonie espagnole avant de se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. L'adjoint de M. Ban Ki-moon a pu se réunir à Al Ayoune avec les représentants de la Minurso, dirigée par l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, pour s'informer directement du rôle que joue cet organisme onusien dans le maintien du cessez-le-feu en vigueur depuis les Accords de Houston (1991). Mais au fond, sa mission comporte un autre point aussi important. La question de la surveillance des droits de l'homme dans les territoires occupés par les observateurs internationaux. Cette question est au centre des préoccupations de la IV Commission de l'Onu, ou le Comité de décolonisation, devant lequel les intervenants et les témoins font état, actuellement, de la persistance de nombreux cas de tortures et d'incarcérations des populations qui expriment publiquement leur aspiration à l'indépendance et leur soutien au Front Polisario. Le même Christopher Ross a constaté, dans son dernier rapport de mars 2011 au SG, transmis par M. Ban Ki-moon au Conseil de sécurité, où le Maroc siège en ce moment en tant que membre non permanent, que les autorités marocaines exercent un black-out total sur les contacts de la Minurso avec les Sahraouis et les visiteurs étrangers. Le représentant du SG de l'Onu pour le Sahara Occidental avait même accusé le Maroc d'avoir «espionné» la Minurso. La réaction de Rabat avait été immédiate à travers «le retrait de confiance» signifié à M. Ross dont le Roi Mohamed VI a demandé le départ. Ne se laissant pas impressionner par cette attitude, M. Ban Ki-moon a exprimé, puis réitéré au besoin son soutien au diplomate américain. La visite de M. Ladsous dans la région n'aurait sans doute pas eu lieu si la droite était encore au pouvoir en France. L'ancien président Nicolas Sarkozy aurait sans doute réussi à faire bloquer une telle initiative. 14 ans, ça doit remonter, en effet, au premier mandat de Jacques Chirac, le plus ferme soutien du Maroc. Cette fois, il semble que le socialiste François Hollande laisse la légalité internationale suivre son cours pour le dernier cas de décolonisation en Afrique. Paris et Madrid soutiennent Ross Les institutions parlementaires de nombreux pays de l'Union européenne multiplient les motions de soutien à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, des initiatives du genre qui avaient été paralysées auparavant sur instruction du couple franco-espagnol Sarko-Zapatero. Jeudi, l'intergroupe parlementaire espagnol avait voté une motion soutenant la voie référendaire comme unique possibilité de régler le problème sahraoui. Les députés espagnols ont invité, en outre, la IVe commission des Nations unies à demander que la mission de la Minurso soit élargie à la surveillance des droits de l'homme au Sahara Occidental. Ultime manœuvre des Socialistes, bien encadrés par le lobby pro-marocain : surveiller les droits de l'homme dans les camps de réfugiés de Tindouf où, selon l'expression des Marocains, «sont séquestrés nos frères sahraouis». Qu'à cela ne tienne a répondu le Front Polisario qui entend réserver le meilleur accueil à la mission de l'Onu.