En présentant le projet, les membres de la commission de l'hydraulique ont eu gain de cause puisque la wilaya d'Oran a, sur le champ, approuvé la démarche. La sécheresse lâchera définitivement les habitants de quatre wilayas de l'ouest du pays, en l'occurrence Oran, Mostaganem, Mascara et Relizane. Le «divorce» sera effectif à la faveur de la mise en fonction, dans moins de trois mois, de la station de dessalement d'eau de Mers El Hadjadj. Les travaux sont aux dernières retouches. Après quatre années de travaux, la plus grande station d'Afrique spécialisée dans le dessalement de l'eau de mer sera livrée en fin d'année, soit au mois de décembre très exactement. Cette dernière, qui alimentera les wilayas d'Oran, Mostaganem, Relizane et Mascara, ainsi que le projet de la raffinerie de Tiaret et la zone industrielle d'Arzew, produira quelque 500.000 M3/jour. La gestion de l'eau reviendra à l'Algérienne des eaux, l'Ade, qui est maître d'oeuvre, tandis que l'alimentation sera faite de manière graduelle, et ce, en fonction des résultats des essais techniques qui débuteront dans quelques jours. Ainsi, la station de dessalement d'eau de mer de Mers El Hadjadj, qui sera inéluctablement inaugurée en grande pompe, vient en appoint au gigantesque projet dont la mise en fonction a été donnée par le président de la République lors de la visite de travail et d'inspection qu'il a effectuée à Oran, le 23 février dernier. Le projet n'est autre que le couloir Mostaganem-Arzew-Oran, connu sous l'abréviation de MAO. Dans le cadre de son programme d'amélioration de l'alimentation en eau potable de l'Oranie, l'Agence nationale des barrages et transferts a lancé, à la fin des années 1990, les études d'un vaste projet hydraulique pour la mobilisation et le transfert des eaux de surface du bassin de l'oued Cheliff vers le couloir Mostaganem-Arzew-Oran (MAO). Le système de transfert hydraulique comprend un barrage de dérivation sur l'oued Cheliff ainsi qu'une station de pompage, un barrage de stockage à Kerrada, une station de traitement de l'eau et une conduite d'adduction le long du couloir MAO. Le projet MAO a été concrétisé dans le but de contribuer à la sécurisation de la région en matière d'AEP, particulièrement la wilaya d'Oran. Le même projet, dont les travaux ont été lancés en 2007 par un consortium d'entreprises nationales et étrangères, permet le transfert d'un volume hydrique de l'ordre de 45 millions de m3 au profit de la wilaya de Mostaganem et 110 millions de m3/an au profit de celle d'Oran. Le projet, qui est l'un des plus grands au profit des populations des wilayas de Mostaganem et d'Oran, est devenu une réalité tangible. L'eau, qui s'est faite rare pendant près de 40 ans dans les différentes localités de la wilaya d'Oran, sera présente sans interruption dans les robinets, même pendant les périodes de réfection de réseaux défectueux. Un projet est envisagé en ce sens. En effet, les membres de la commission de l'hydraulique, de l'environnement et la protection des forêts ont, dans leur dernier rapport, mis l'accent sur la nécessité de la mise en place d'un deuxième réseau d'alimentation en eau potable. Ces derniers ont eu gain de cause puisque le projet en question a été accueilli avec bonheur par les responsables de la collectivité, à leur tête la wilaya d'Oran qui l'a aussitôt approuvé. Dans sa dernière sortie publique à l'occasion de la tenue de la dernière session APW, le wali d'Oran a annoncé que «le nouveau projet est en étude», expliquant qu' «une conduite de rechange sera mise en place dans une année». La wilaya d'Oran ne manque plus d'eau ces dernières années après qu'elle ait été alimentée à partir de plusieurs sources dont le barrage de Gargar (Relizane), celui de Béni Bahdel (Tlemcen), et tout récemment à partir de Béni Saf (Aïn Témouchent) et du pharaonique MAO (couloir Mostaganem-Arzew-Oran) et, bientôt, à partir de la station de dessalement d'eau de mer de Mers El Hadjadj. Les habitants de la wilaya d'Oran ont, pendant des dizaines d'années, vécu une sécheresse des plus aiguës vu le goût saumâtre de l'eau distribuée par l'Epéor, en plus de l'équation insoluble de l'offre qui ne cadrait pas avec la forte demande, vu la forte densité populaire.