Par manque de culture politique des citoyens et même des candidats, ces derniers promettent des projets qui ne relèvent pas de leurs prérogatives. Après le dépôt des listes de candidatures, les prétendants aux assemblées locales entament la tâche la plus décisive: la chasse aux électeurs. Les candidats, têtes de listes notamment, ont commencé le travail d'information, de sensibilisation et de sollicitation des électeurs. «Il ne faut pas attendre le début officiel de la campagne électorale pour mener ce travail qui est de longue haleine. Le travail commence par l'information, puis la mobilisation des amis qui peuvent, à leur tour, sensibiliser leurs amis et familles», explique un candidat dans la commune de Sidi M'hamed à Alger. Mais pour faire ce travail, il faut avoir des thèmes de campagne et ne pas s'aventurer dans des engagements et promesses qui dépassent largement les attributions des élus locaux. Par manque de culture politique aussi bien chez les citoyens que chez les candidats, il y a ceux qui promettent, à titre d'exemple, la construction de lycées ou d'hôpitaux, alors que de tels projets ne relèvent pas de leurs prérogatives. Pour ce qui est des thèmes de campagne et des programmes électoraux, cela dépend d'un parti à l'autre, d'une wilaya à l'autre et d'une commune à l'autre; les spécificités de chaque région devant être respectées. Cependant, les directions nationales des partis participant à ces échéances ont tracé les grandes lignes des thèmes de campagne. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) axera sa campagne autour de son slogan: «Ensemble pour une gestion solidaire.» «Notre campagne se fera sur la base de nos élus locaux. Là où nous étions présents, le bilan est positif ou en tout cas transparent», nous a déclaré, hier au téléphone, le secrétaire national aux élus et élections du parti, Salah Belmekki. Ce dernier explique que la participation du RCD à ces élections s'inscrit dans l'objectif de rester dans la course politique et d'assurer sa base que «nous sommes toujours présents». «Par son opposition frontale au système politique depuis 2001, le RCD affirme sa crédibilité et son identité comme un parti d'opposition», a-t-il encore souligné. Notre interlocuteur n'a pas manqué de demander à l'administration de rester neutre dans le traitement des dossiers de candidatures. L'inexistence des débats dans les médias lourds publics et le retard mis pour l'installation de la commission politique de surveillance des élections sont parmi les préoccupations des partis politiques. Nos tentatives de joindre les chargés de communication du Parti des travailleurs (PT) et du Rassemblement national démocratique (RND) sont restées vaines.