La manifestation des (JCA) s'est confirmée en tant qu'espace de rencontres, d'échanges et de collaboration... Les Journées cinématographiques d'Alger, qui se sont tenues à la cinémathèque d'Alger du 14 au 19 octobre, se sont conclues ce vendredi avec le palmarès du concours du court-métrage national, au profit de la fiction Mollement un samedi matin de la réalisatrice Sofia Djemâ, qui a reçu le prix du meilleur court-métrage. Dans la catégorie documentaire, le premier prix a été décerné à Damien Ounouri pour son oeuvre Fidaï. Le prix spécial du public a été attribué au long-métrage de clôture Bouts de rêves, bout de vie de Hamid Benamra. Dans cette même catégorie, la mention spéciale du jury a été attribuée à Foreign de la réalisatrice allemande Mirriam Fassbinder. Malgré une invitation des plus chaleureuses, la cinémathèque d'Alger n'aura pas bénéficié de l'engouement des cinéphiles, pourtant le public algérien est considéré comme amateur de cet art. Des salles obscures abandonnées qui représentent aujourd'hui une réelle préoccupation pour le cinéma algérien, qui ne peut malheureusement se targuer d'accueillir «les mêmes passionnés» que dans les années 70 et 80, selon certains professionnels. Ahmed Bedjaoui, critique de cinéma, justifiait d'ailleurs le succès et la qualité de L'opium et le bâton d'Ahmed Rachedi par ses deux millions d'entrées, «chose impossible aujourd'hui» pour un film avec une même énergie. Toutefois, la manifestation des (JCA) s'est confirmée en tant qu'espace de rencontres, d'échange et de collaboration. Seule note positive, une affluence considérable de participants et de cinéphiles lors de la projection, jeudi, de 11 courts-métrages devant un jury international présidé par le réalisateur algérien Saïd Ould Khelifa. Une absence du public qui s'est ressentie le long de la programmation. Les Journées cinématographiques d'Alger, organisées par l'association «A nous les écrans», avec le concours du ministère de la Culture et celui de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), auront été l'occasion de présenter quelques nouveaux courts-métrages de jeunes réalisateurs ainsi que plusieurs oeuvres documentaires marquées par leurs grandes démonstrations esthétiques et leur engagement. A signaler que l'événement avait gardé approximativement la même programmation que la précédente édition en termes de nombre d'oeuvres présentes selon les disciplines (courts, longs- métrages et documentaires) sans opter pour une thématique claire. Les JCA de cette année ont choisi de mettre en avant les cinémas du Maghreb, d'Orient et d'Amérique. Le cinéma maghrébin était représenté par une multitude de courts- métrages algériens, de documentaires de réalisateurs tunisiens, «Paroles de révolution» et «Fellaga», et la projection de trois longs-métrages marocains. Quand au cinéma d'Amérique, il était beaucoup plus représenté par des réalisateurs algériens résidant au Canada, comme Nadia Zouaoui, qui a présenté son documentaire «Post 09/11». Les débats et conférences de ces Journées cinématographiques d'Alger ont traité, dans l'ensemble, du rapport complexe entre la fiction et l'histoire dans le cinéma et de la nécessité de libérer la fiction du «poids de la véracité et de la rigueur des historiens». Présents également lors de cette occasion, les réalisateurs Saïd Ould Khelifa, Yamina Chouikh, Nadia Zouaoui et Damien Ounouri, qui ont présenté le documentaire «Fidaï», se défendant d'être «dépositaires de la mémoire», considérant avoir le droit d'investir l'histoire avec des fictions sans «subir d'influence extérieure ou la surveillance des historiens et des autorités». Apporter des témoignages humains et subjectifs sur des faits historiques est essentiel pour Damien Ounouri afin de combler le vide laissé par des acteurs de cette époque. Les JCA se sont clôturées sur le film documentaire, «Bouts de rêves et bouts de vie» de Hamid Benamara», un voyage à travers l'histoire, et des personnalités historiques, tels que Rachid Mimouni, Henry Alleg, et Assia Djebar.