Un visage innocent pour un humour aiguisé et satyrique «Nous sommes confrontés à un style d'humour beaucoup plus approprié au théâtre qu'au spectacle vivant...» a déclaré le jeune talent. Amine Boumediene a plus d'un tour dans son sac. Artiste, rappeur, comédien, acteur, visible aussi bien à l'écran, sur les Youtube mais aussi sur les planches. Sélectionné parmi les trois premiers humoristes à l'issue de l'émission Kahwet el Ghosto animée par Nabil Asli et diffusée à la chaîne el Djazairia, il entame alors une carrière dans le «stand up» ou le «spectacle vivant», un genre de scène particulièrement prisé et exercé aux Etats Unis ainsi qu'en France à l'image de Djamel Debbouz et Gad Elmaleh. S'exprimant avec finesse sur des sujets propres à la réalité sociale algérienne, le jeune prodigue a eu l'occasion de faire briller son texte lors du festival «Viva l'Algérie - Rires à la sauce algérienne» organisé par l'Etablissement culturel de la ville de Paris et de l'Institut des cultures d'islam au mois de septembre en compagnie de Fellag et d'autres artistes. Amine Boumediene aura aussi saisi l'occasion du festival pour renouer avec la musique sous les décibels de Dj Imothep et Dj Djel. L'Expression: Qu'est-ce qui vous a décidé à choisir après un parcours pour le moins éclectique, le genre du «one man show»? C'est bien après avoir jaugé mes capacités à faire rire au-près d'un jury sur l'émission «Kahwet el Ghosto» que je me suis décidé, et puis le désir d'aborder mon humour, l'envie de le partager, étant donné que le genre du «stand-up» est basé sur l'échange avec le public. Je veux aller à sa rencontre, lui raconter les petits détails de la vie quotidienne en Algérie, des détails qui s'avèrent souvent assez drôles et absurdes. Mais c'est aussi le résultat d'un mûrissement professionnel et d'un parcours marqué par la scène. Si on devait prendre le pouls du rire algérien, dirons-nous qu'il est en bonne santé ou plutôt faible en vue des prestations offertes? Faut dire que nous ne sommes pas nombreux et que les occasions se font rares en Algérie pour rencontrer son public, heureusement que l'émission «Kahwet el Ghosto» a pu développer ce genre du one man show au-près des spectateurs. Il me semble que nous sommes confrontés à un style d'humour beaucoup plus approprié au théâtre qu'au spectacle vivant. Un humour souvent hystérique, survolté, ou plus estampé sur l'accent, mais à mon avis, ça demeure inconsistant, vis à vis d'un texte en constant mouvement, riche par ses références aussi. Vous vous exprimez le plus souvent en langue dialectale, pouvez-vous nous expliquer ce choix? La langue populaire algérienne est riche, épanouie grâce à toutes les langues qui l'ont imprégnée, de l'imagination des jeunes algériens, de leur humour, des thèmes inépuisables à utiliser, comme miroir pour la société algérienne. Il semble que vous croulez sous les projets, pouvez-vous nous en parler? Oui, c'est vrai, un projet de DVD avec le producteur Michel Levy de MLProduction, Khalti lala saison 2 pour le mois du ramadan 2013. Un tournage d'un produit en tant qu' humoriste avec BladProd et Sofiane Dany. Un spectacle en novembre pour le compte du festival du rire à la wilaya du Taref organisé par Cheb Yazid. Des projets notamment avec le manager de Abdelkader Secteur et prochainement de nombreuses collaborations en perspective qui vont aboutir, j'espère, à de nouvelles aventures artistiques, et de belles rencontres avec le public.