Les tracas des Algériens ont été passés en revue par les humoristes Boumediene, Khassane et Abdat dans une ambiance euphorique, samedi dernier, au complexe Laâdi-Flici, où les éclats de rire et les larmes de bonheur ont coulé à flots. Talentueux, professionnels et pleins de ressorts sont les ingrédients de réussite de trois jeunes humoristes. Ayant réalisé approximativement le même parcours, Amine Boumediene, Mohamed Khassani et Kamel Abdat ont fait leur premier pas à la télévision dans les émissions humoristiques “Qahwat el gosto" et “Journal el gosto", diffusées pendant le mois de Ramadhan dernier sur la chaîne privée El-Djazaïria. Complices sur scène et dans la vie, ces artistes qui commencent à faire leurs preuves sur le petit écran, et dans de nombreux festivals, se sont produits avant-hier, au complexe Laâdi-Flici (Alger). Cette soirée dédiée à l'humour a été initiée par l'établissement Art et Culture dans le cadre de ses festivités estivales. Le comédien et comique Amine Boumediene a été le premier à passer sur les planches. Accompagné par un percussionniste, l'humoriste a exécuté une entrée fracassante qui a entraîné le public présent dans un fou rire général. Dans son sketch, il passe en revue quelques mésaventures à l'aéroport, sa rencontre “inoubliable" dans l'avion avec le chanteur Cheb Yazid, qui lui a fredonné son titre phare “Aatatni h'dia" jusqu'en Malaisie. Il revient aussi sur une période incontournable : la rentrée scolaire et l'institutrice autoritaire. La spécificité de cet acteur-comédien-musicien et humoriste est son franc-parler sur le quotidien des Algériens, leur manière de vivre et la bureaucratie qui leur pourrit la vie. Très subtil et moqueur, Amine Boumediene incarne dans son spectacle l'Algérien blasé dont le talent réside dans son naturel à interpréter les choses. Après Amine Boumediene, est venu le tour du jeune Oranais de 23 ans, Mohamed Khassane. découvert récemment par le public, l'assistance connaissait ses sketchs par cœur. Tout au long de ses trente minutes, il a tourné en dérision les mariages dont l'objectif pour les jeunes filles est de trouver un mari et la drague dans les fêtes. Marrant et rigolo, Mohamed Khassane, faisait énormément dans l'imitation surtout celles des jeunes femmes rappelant les sketchs de Gad El- Maleh dans “Chouchou". Sympathique et hilarant à la fois, ce showman a pu capter la salle jusqu'à la dernière minute sans se lasser une seconde. Le seul bémol dans cette représentation était l'absence du fil conducteur entre les différentes scènes du spectacle. Le dernier à entrer en scène, l'une des stars de “Journal el gosto", Kamel Abdat, fait son show dans un sketch divertissant où l'autodérision règne en maître. L'enfant de Tizi Ouzou met en scène sa culture et sa tradition familiale pour évoquer ses tourments depuis l'enfance à travers un zeste d'originalité. Mais surtout en cassant les tabous. Il évoque la vie quotidienne de son village, pour passer au romantisme typiquement algérien et pour finir en dérision sur la programmation de la télé algérienne. Pendant une heure et demie, les trois acolytes ont permis à l'assistance d'oublier la chaleur de la journée en leur offrant une belle fin de soirée rythmée aux sons des éclats de rire et aux larmes de bonheur. H.M