Abdelkader Hadjar a tenté de retourner les critiques dont font l'objet les «redresseurs» sur les «légalistes». Dans un long écrit de 16 pages, l'ambassadeur en poste à Téhéran, Abdelkader Hadjar, s'est vertement attaqué à Abdelkader Sallat, membre du bureau politique du FLN. Pour Hadjar, Sallat ne peut en aucun cas se prévaloir du titre de cadre central de l'ex-parti unique, «preuve irréfutable de la nullité du 8e congrès» du FLN. En effet, dans son écrit, Hadjar met au défi les responsables du parti de répondre à de nombreuses questions au sujet de ce membre du bureau politique, notamment celle liée à sa qualité de magistrat lui interdisant en principe toute activité partisane. Plus que cela, Hadjar se demande «comment il a pu en un temps record se retrouver au bureau politique, où il a milité, dans quelle kasma, et quelle est son ancienneté dans les rangs du parti pour prétendre à la qualité de congressiste?», tout en suggérant les réponses. Et à Hadjar d'enfoncer le clou en insinuant que Sallat n'a même pas été élu par la base pour participer au 8e congrès, dont il conteste la validité. Mieux, il accuse la direction actuelle d'entrave à la loi en organisant un congrès extraordinaire en infraction avec une décision du wali, interdisant sa tenue. En fait, tout au long de son écrit, Abdelkader Hadjar a tenté de retourner les critiques dont font l'objet les «redresseurs» en accusant les légalistes de diviser le FLN. En effet, c'est avec les mêmes armes qu'il les combat, notamment au plan juridique où il met en exergue certaines contradictions dans les déclarations de Sallat concernant la lourdeur de la machine judiciaire en ce qui concerne la plainte déposée contre lui. Il rappelle, à ce propos, la célérité qui a caractérisé la décision du Conseil d'Etat après sa saisine par le FLN. Laquelle décision est, en fait, à en croire Hadjar, à la faveur des redresseurs, puisqu'elle confirme, selon ses dires, la légitimité de l'action qu'il mène pour la récupération du FLN. Mais au-delà de l'aspect strictement juridique, l'ambassadeur interprète la plainte le concernant comme une panique des «légalistes» et se considère comme foncièrement non violent. Mieux, il relate toutes les actions violentes dont son mouvement a été victime, à Alger et à Oran notamment. De fait, il renvoie la balle à ses contradicteurs. En ce qui concerne l'affaire actuellement en justice, relative à l'invalidation ou pas du 8e congrès, Hadjar justifie ce recours à la justice et affirme qu'un militant «a bien le droit de s'estimer lésé par un congrès que Benflis a organisé à sa mesure». Il poursuit en affirmant que le secrétaire général du FLN «a écarté les militants sincères qui ont affronté l'ex-FIS et la décennie rouge, pour laisser Abdelakder Sallat décider de qui est militant et qui ne l'est pas». Enfin, en défenseur acharné du mouvement de redressement, Hadjar a répondu du tac au tac aux critiques de ses adversaires en chargeant plus particulièrement Sallat qui est, selon lui, l'exemple personnifié de l'invalidité du 8e congrès du FLN.