C'est aujourd'hui que la chambre administrative rendra son verdict sur l'affaire opposant les légalistes aux redresseurs. Les partisans de M.Benflis aussi bien que ceux de M.Belkhadem retiennent leur souffle tant les destinées du parti semblent compromises et incertaines. En effet, c'est aujourd'hui que la chambre administrative devra statuer sur l'affaire opposant les légalistes aux redresseurs. A moins d' un retournement de situation de dernière minute, obligeant la cour à procéder à un renvoi exceptionnel pour un supplément de délai, le verdict devrait être connu par les protagonistes en question. De ce fait, l'issue du rendez-vous d'aujourd'hui devra donner plus de visibilité sur l'évolution du contentieux. Dans le cas où le verdict serait en défaveur du secrétaire général, Ali Benflis, le FLN déposera un recours auprès du Conseil d'Etat. Malheureusement pour l'actuelle direction du parti et en attendant que le Conseil d'Etat tranche encore une fois, la décision sera exécutoire mais sans pour autant changer quoi que ce soit «puisqu'on va retomber dans la situation d'avant la tenue du 8e congrès avec le même secrétaire général, le même bureau politique et le même comité central», a rappelé Abdelkader Sallat, membre du bureau politique et chargé du dossier, qui précise cependant : «Sauf si la décision de la chambre administrative notifie dans son verdict le gel des activités du parti, ce qui est une absurdité au plan juridique.» Et dans un tel cas de figure, un congrès extraordinaire reste la seule voie pour Ali Benflis de revenir avec le soutien de la majorité des militants acquis à sa cause. Mais, apparemment, un tel scénario est exclu de facto, puisque Sallat affirme que «le Conseil d'Etat ne peut pas se déjuger puisque son verdict a été rendu lorsqu'on avait fait appel suite à l'interdiction de la tenue du congrès extraordinaire; le verdict a été sans appel : la chambre administrative ne peut pas statuer sur les contentieux relatifs aux conflits internes des partis politiques». Pour rappel, les plaidoyers de samedi, relatifs au fond du dossier de plainte contre Benflis, ont permis de lever le voile sur de nombreuses zones d'ombre entourant cet épineux problème, mais aussi de comprendre une grande partie des tenants et aboutissants de cette affaire loin d'être semblable aux autres. En effet, au cours de l'audience de samedi dernier, les redresseurs sont allés jusqu'à accuser Benflis d'avoir présidé illégalement le congrès controversé et aussi d'avoir admis des délégués n'ayant aucun rapport organique avec le FLN. L'accusation ne s'est pas arrêtée là, puisqu'il est reproché à l'actuel secrétaire général d'avoir «suspendu illégalement 23 mouhafedhs à la veille du congrès pour les remplacer par des commissions provisoires même pas prévues dans les statuts du parti». Réfutant ces accusations, la défense avait axé son plaidoyer sur son caractère éminemment politique. En effet, pour la défense, «les attaques avaient commencé dans la rue durant l'été de la part de ceux-là mêmes qui applaudissaient les résultats du 8e congrès tenu en avril avant que l'échec ne les pousse à en appeler à la justice». De son côté, Me Chaouche avait relevé une erreur procédurale de taille : «Les parties physiques que sont les plaignants, ne pouvant saisir la chambre administrative, se sont cachées derrière la personne morale qu'est le ministère de l'Intérieur pour arriver à leurs fins.» En conclusion, l'histoire prendra date et retiendra le nom du juge ainsi que le verdict qu'il aura rendu. Les personnes s'en vont, mais les écrits restent.