Avec un budget des plus dérisoires cette équipe est forcée de se tourner vers ses jeunes pousses. Parmi les équipes qui ont des raisons de croire que leur parcours dans le championnat de division 1 est des plus satisfaisants, on doit intégrer le RC Kouba. Voilà une formation dont l'effectif n'était pas aussi étoffé que la plupart de ses adversaires et qui, à l'intersaison, a été obligée de perdre quelques-uns de ses cadres - Belgherbi, Zmit, Khelfouni, Djerradi et Bouferma - malgréè cela elle se retrouve en sixième position au classement général alors que la majorité des observateurs la pronostiquaient en queue du peloton. Il est vrai que de nombreux clubs ont des matches en retard mais cela ne saurait diminuer en rien le mérite du club qui ne cesse d'étonner. Il y a, au moins deux équipes qui ne nous contrediront pas. Il s'agit de la JSK et du MCA, tous deux battus par le Raed d'une manière qui ne souffrait aucune contestation. En ces deux occasions, on avait découvert un RCK nullement complexé qui avait su mener sa barque comme il convenait face à deux gros navires transformés en de vulgaires rafiots. Dans les deux cas, la victoire des Koubéens n'avait rien eu de hasardeux. Elle n'avait été que le fruit d'une exhibition autrement plus convaincante que celles de ses adversaires. On n'avait, d'ailleurs, pas manqué de remarquer qu'aussi bien face à la JSK qu'au MCA, le RCK avait longuement été applaudi par les supporters adverses à la fin des deux rencontres. C'était bien là la reconnaissance de sa performance par ceux-là mêmes qui étaient venus soutenir leurs équipes. Cette performance est d'autant plus remarquable qu'elle est réalisée par le club qui doit, certainement, avoir le plus petit budget de la division 1. Avec un pareil dénuement sur le plan financier, ce club ne peut concourir dans le marché des transferts. Il est donc forcé de puiser dans ses catégories de jeunes avec beaucoup de bonheur car il constitue, en la circonstance, l'un des plus riches viviers du pays. En outre, ses dirigeants ont eu la main heureuse en allant chercher Rachid Bouarrata à Constantine pour lui confier le direction du staff technique en remplacement de Mustapha Biskri, parti au NAHD et qui avait contribué à lancer dans le bain quelques jeunes talents. La venue de Bouarrata était opportune car l'intéressé répondait au profil de l'entraîneur porté sur les jeunes, son passage à la DTN auprès de Hamid Zouba étant une preuve suffisamment concrète. Malgré le peu de moyens dont dispose le club, il a montré sa fidélité à la parole donnée en refusant une offre du Mouloudia d'Alger mais il met en avant la nécessité de placer les joueurs dans de bonnes conditions mentales donc d'éviter qu'ils ne soient perturbés par des problèmes financiers. Epaulé par l'ex-joueur du club, Kamel Kaci Saïd, il a su poursuivre le travail de son prédécesseur mais en donnant plus de responsabilités à ces jeunes. Le RCK devient, ainsi, le seul club de la division 1 au sein duquel évoluent, en tant que titulaires, trois juniors à savoir Zarabi, Boussoufiane et Ould Zmirli alors que Nabil Hamouda, Bouguèche et Illoul entament leur première année espoirs. Il reste que la saison est encore longue et que le RCK n'est pas à l'abri de coups durs. Rachid Bouarrata en est parfaitement conscient et soutient qu'une place au dessus du groupe des relégables suffirait à son bonheur. Le RCK, avec ses modestes moyens ne peut prétendre jouer un rôle plus important d'autant plus que chaque fin de saison lui apporte son lot de départs pour des clubs plus nantis. Il représente en cela l'un des clubs que l'on doit protéger afin qu'il puisse bénéficier à son tour des bienfaits de sa politique de formation. Mais d'ici à ce que cela se concrétise, beaucoup d'eau coulera sous les ponts.