Caméra à l'épaule, Jean-Pierre Liedo a suivi les traces d'Henri Alleg en Algérie, 40 ans après... Le dernier film du réalisateur Jean-Pierre Liedo, Un rêve algérien, sera bientôt projeté en Algérie. Après sa sortie le 26 novembre à Paris dans la mythique salle de Diamants, il sera à l'écran le 7 janvier prochain à la salle El-Mougar. Il sera par la suite présenté à Oran le 8 janvier, puis à Constantine, le 14, et à Annaba, le 15. «Dans ce film, raconte le réalisateur, je demande à Henri Alleg de retourner en Algérie pour retrouver, 40 ans après, ses anciens compagnons. Nous prenons le bateau à Marseille, arrivons à Alger et traversons toute l'Algérie, de l'est à l'ouest, de Constantine à Oran, pour tenter de retrouver ce rêve d'une Algérie multiethnique qui m'a fait grandir ; retournons sur une histoire occultée des deux côtés de la Méditerranée». Ce documentaire-témoignage présenté en avant-première dans de nombreuses villes de France, a reçu un excellent accueil. D'une durée d'une heure cinquante minutes, ce film, une coproduction signée Maha Productions, Tarantula et Naouel Films raconte l'histoire de cet homme qui a accepté l'idée de mourir pour un pays qui n'est pas le sien. Il avait 36 ans. Il était parmi l'un des premiers torturés à révéler publiquement les pratiques de l'armée française. Pour les Algériens, Henri Alleg, l'auteur de la Question, un livre publié en 1958, en pleine guerre d'Algérie, c'est le directeur du seul journal anticolonialiste, Alger Républicain. «Henri Alleg a été l'un des premiers torturés à pouvoir révéler publiquement les pratiques de l'armée française en Algérie dans un livre la Question publié en 1958. Henri Alleg et ses compagnons sont surtout la preuve qu'une autre Algérie était possible où tous les siens - arabo-berbères, pieds-noirs et juifs - auraient pu vivre ensemble. Escortés par un convoi sécuritaire, cloîtrés dans une voiture, nous avons hanté les routes et les nuits d'Algérie sur les traces de leur histoire...», confie Jean-Pierre Liedo. Né en 1949 à Tlemcen, d'une mère judéo-berbère et d'un père d'origine catalane, Jean-Pierre Liedo s'engage très tôt pour l'indépendance de son pays. Etudiant à Paris, à Moscou, à l'institut du cinéma, il signe plusieurs réalisations en Algérie de 1977 à 1993, année au cours de laquelle il doit quitter le pays pour des raisons de sécurité. Il vit aujourd'hui dans la région parisienne mais retourne régulièrement dans son pays natal.