la plomberie et la mécanique-auto font sévèrement défaut dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Bien que les filières techniques, l'informatique l'électrotechnique, dominent la demande de formation des jeunes, les métiers dans le secteur du bâtiment, comme la maçonnerie, la plomberie et la mécanique-auto font sévèrement défaut dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj devenant même une donnée rare sur le marché de l'emploi, note-t-on auprès des responsables des entreprises privées de réalisation de logements. «Maçons, plombiers, carreleurs, dalleurs et autres métiers liés directement à la réalisation de logements sont devenus introuvables dans la wilaya de Bordj Bou-Arreridj au point où même certaines entreprises ont pris des retards dans la réalisation de logements» ont confirmé plusieurs entrepreneurs attestant que «la main-d'oeuvre qualifiée dans le bâtiment est devenue chère, au point que la journée de travail d'un maçon qualifié et expérimenté avoisine facilement les 2 000 da sinon plus, pour les travaux spécifiques». Aussi, la main-d'oeuvre bordjienne du bâtiment travaille actuellement dans les chantiers des grandes villes comme Alger, Oran, Constantine et les grandes villes du sud algérien ou l'offre de salaire est meilleure. Selon le directeur de la formation professionnelle, M.Mustapha Bousbaâ, les métiers du bâtiment ne sont plus demandés par les jeunes, notamment ceux ayant un niveau de terminales. Ceux-cipréfèrent les spécialités électrotechniques, notamment l'assemblage d'équipements électroniques à la fabrication de produits agroalimentaires. D'autres filières importantes, telles que celles liées au Btph ou à l'agriculture, sont plus que jamais encouragées dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, selon la même source. Parmi celles-ci, on note l'arrivée de nouvelles filières telles que l'assistance dans l'immobilier, la maintenance des appareils médicaux, la technique pour la maintenance dans le domaine du froid, ainsi que la formation de femmes au foyer dans la couture, la coiffure ou la cuisine traditionnelle. Aussi, l'on remarque que les métiers traditionnels et pourtant d'avenir comme la maçonnerie ou la plomberie sont négligés par les jeunes, les trouvant socialement «dévalorisants» alors que ces dix dernières années, ces métiers manuels sont devenus très recherchés par les citoyens, au point que pour une réparation d'un tuyau de cuisine ou pour des petits travaux de maçonnerie, il faut prendre rendez-vous et attendre plus d'une dizaine de jours. Avec un programme étatique de plus de 9000 logements sociaux lancés dans la wilaya de Bordj Bou-Arreridj, les entreprises de réalisation souffrent d'un manque flagrant de main d'oeuvre qualifiée. Faut-il croire que les centres de formation doivent s'adapter en fonction du programme de développement chaque année? Pour le directeur de la formation professionnelle, les centres de formation sont capables de répondre à la demande locale de formation, mais pour cela, «il faudrait que les entrepreneurs en fassent la demande et coordonnent leurs besoins avec la formation professionnelle». Selon la même source, il est rare que le secteur du bâtiment, notamment privé, fasse appel à la formation professionnelle, il préfère former sur le tas et éviter les circuits étatiques». Pour la rentrée 2012/2013, les services de la direction de la formation professionnelle ont réalisé des brochures d'information qui ont constitué autant de guides des offres de formation disponibles à travers l'ensemble de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj mais, selon le directeur de la formation professionnelle, «on n'a reçu aucune demande d'une entreprise de réalisation dans le bâtiment. La wilaya de Bordj Bou-Arréridj compte 25 structures de formation dont 8 écoles privées agréées par le secteur et dispose d'une offre de formation de 3 520 postes pédagogiques dont 1 320 en formation résidentielle, 1225 en apprentissage, 500 pour les femmes au foyer, 290 en cours du soir, 150 en formation carcérale et 30 pour la formation passerelle. Aussi, de l'avis des parties concernées, il est devenu évident que la formation professionnelle doit s'adapter à la demande en matière de main-d'oeuvre, en fonction des programmes de développement, mais pour cela, selon le directeur de la formation professionnelle, il faudrait que les acteurs économiques en fassent la demande ou, au moins, coordonnent et expriment leurs besoins correctement avant chaque rentrée afin d'entamer une campagne de sensibilisation spécifique et encourager la formation dans les métiers manquants dans la wilaya. Selon M.Mustapha Bousbaa, la formation professionnelle forme actuellement 450 maçons et plus de 800 plombiers par an et ne demande aucun niveau pour la maçonnerie et seulement celui de quatrième année moyenne pour la plomberie. «Nous pouvons former une main-d'oeuvre qualifiée à la demande de l'appareil économique régional et nous ne demandons qu'à être sollicités» a noté le directeur de la formation professionnelle. Une chose est certaine dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, les maçons, les plombiers, les carreleurs et les dalleurs ont déserté les chantiers pour une meilleure offre de salaire dans les autres régions, notamment les grandes villes où un plombier est sûrement une «perle rare», bien qu'ils travaillent sans aucune couverture sociale.