Il y a un manque crucial de maçons, de plâtriers, de plombiers, de ferrailleurs et menuisiers. Le nombre des entreprises exerçant dans le secteur du bâtiment et des travaux publics et hydraulique (BTPH) dans la wilaya d'Oran est passé de 646 en 2011 à 940 entreprises cette année. Les facilités et les avantages accordés par l'Etat ainsi que l'inscription de nouveaux projets pour la wilaya d'Oran dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 a encouragé la création de ces entreprises qui emploient près de 82 000 travailleurs. Toutefois, les besoins en emplois qualifiés dans le bâtiment et les travaux publics ne cessent d'augmenter, surtout avec le lancement des nouveaux chantiers de logements. Les entrepreneurs n'arrivent pas à trouver cette main-d'œuvre. Nombreux sont les entrepreneurs qui ont formulé des demandes auprès des organismes d'emploi, qui n'ont pas encore étaient satisfaites. Alors que des milliers de jeunes Algériens sont au chômage, beaucoup d'entreprises du bâtiment vivent une réelle pénurie de main-d'œuvre qualifiée, à tel point que certaines n'hésitent pas à recourir à des ouvriers étrangers. Selon un entrepreneur exerçant à Oran, «le projet de 38 000 logements, inscrits au programme quinquennal 2010-2014, ne se concrétisera certainement pas avec ce qu'on a comme main-d'œuvre actuelle». Pour y remédier, les pouvoirs publics ont décidé de conditionner les autorisations de recrutement de travailleurs étrangers à la formation de la main-d'œuvre locale. «Il y a un manque crucial de maçons, de plâtriers, de plombiers, de ferrailleurs et autres menuisiers. Le secteur de la formation professionnelle est tenu de former cette main-d'œuvre qualifiée dans l'immédiat, si on veut résorber vraiment le chômage et permettre au BTPH de se développer», a indiqué le même entrepreneur. Il est vrai que le bâtiment a explosé ces dernières années, ce qui, en grande partie, justifie le déficit engendré en matière de main-d'œuvre, mais même ces jeunes éléments qui ont décroché une formation de maçonnerie, une fois le diplôme en poche, continuent d'être désintéressés par ce secteur, grand demandeur de main-d'œuvre qualifiée. Parmi ces nouveaux maçons, carreleurs, plâtriers, coffreurs, ferrailleurs, etc., fraîchement arrivés sur le marché du travail, que nous avons questionnés sur ce manque d'attirance vers les chantiers du bâtiment, figure, en première ligne, le fait qu'ils sont mal payés et surtout, ils préfèrent exercer au noir pour gagner plus.