Un important prédicateur saoudien, cheikh Salman Al-Audah, a appelé les jeunes musulmans à ne pas se rendre en Syrie afin de ne pas renouveler l'expérience afghane et accorder de la crédibilité aux thèses du régime de Damas qui affirme combattre des « terroristes ». « La venue en Syrie de jeunes de Libye, du Yémen, d'Arabie saoudite, d'Irak et d'Egypte pour combattre le régime ne fera que compliquer la crise et rééditer la crise d'Afghanistan », a affirmé le prédicateur sur son site web. « Laissez la Syrie aux Syriens, ils ne manquent pas de courage et sont assez nombreux (...) ils n'ont pas besoin de plus de combattants, mais de plus de fonds et d'armes », a-t-il ajouté, estimant qu'un petit nombre de combattants de l'étranger ne changerait pas le cours du conflit. Il a estimé que la présence de combattants arabes en Syrie pourrait amener « les pays arabes et européens à cesser de soutenir le peuple syrien dans sa bataille contre Bachar al-Assad et son régime qui affirme livrer bataille aux terroristes s'étant infiltrés en Syrie ». Cheikh Salman Al-Audah est le secrétaire général adjoint de l'Union internationale des ulémas musulmans, basée au Qatar et présidée par cheikh Youssef al-Qaradaoui, mentor des Frères musulmans. Le 16 octobre, des membres de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie avaient estimé que la présence de combattants étrangers était un dangereux élément de « radicalisation » dans le conflit syrien. Deux jours plus tard, le gouvernement syrien avait accusé Ryad et Ankara d'avoir signé un « pacte » avec Al-Qaïda pour organiser le transfert de combattants du réseau extrémiste vers la Syrie. Damas qualifie de « terrorisme » la révolte qui a démarré mi-mars 2011 et s'est militarisée face à la répression menée par le régime. Le pouvoir ne cesse d'accuser Ryad, Doha et Ankara d'armer, de financer et d'abriter les rebelles.