Décidément, la France coloniale ne veut pas reconnaître ses crimes A deux jours de la célébration du 1er Novembre, le débat sur la reconnaissance des crimes coloniaux revient sur la place publique. Après avoir observé un long silence par rapport aux crimes coloniaux, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, persiste et signe. Au moment où, a priori, les autorités algériennes et françaises comptent aller de l'avant dans leurs relations, à la faveur de la visite en décembre prochain du président François Hollande en Algérie, M.Abbas, déterre la hache de guerre. Ainsi, à deux jours de la célébration du 1er novembre, le débat sur la reconnaissance des crimes coloniaux revient sur la place publique. «Au regard des crimes perpétrés par ce colonisateur contre un peuple sans défense et compte tenu de leur impact dans l'esprit même des générations qui n'ont pas vécu cette période, sachant que tout un chacun connaît les affres subies par notre peuple du fait de la torture, des mutilations et de la destruction, les Algériens veulent une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre», a expliqué Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine, dans un entretien accordé, hier à l'agence APS. Néanmoins, il faut signaler que depuis la déclaration du président français François Hollande reconnaissant les massacres du 17 octobre 1961, c'est la première fois qu'un responsable des Moudjahidine réagit. Tandis que Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), n'a toujours pas réagi aux déclarations du président français. Signalons en outre que Mohamed Cherif Abbas a estimé que la «reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 par le président français François Hollande est d'abord politique, vu la manière dont elle a été conçue». Sur un autre chapitre, le ministre des Moudjahidine, a soutenu que le gel de la reconnaissance de la qualité de membre de l'Armée de libération nationale pour de nombreux candidats obéit à une décision du 9e congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine, en 1996, qui avait clos définitivement le dépôt de demandes de reconnaissance de la qualité de membre. «Il s'agit d'une décision souveraine que le ministère des Moudjahidine se doit de respecter et d'appliquer», a fait savoir le ministre avant d'ajouter que la reconnaissance de la qualité de moudjahid s'est poursuivie depuis 1962, tant au niveau des commissions communales, régionales ou de wilaya, qu'au niveau des commissions nationales de reconnaissance ou des commissions de recours. Ce faisant, le ministre soulignera qu'en tant qu'institution administrative, son département n'est pas habilité à reconnaître la qualité de moudjahid. Et pour étayer ses dires, il précisera que sa mission en tant que structure administrative a été limitée à l'application des droits et privilèges des ayants-droit induits par cette reconnaissance. Ainsi, Mohamed Cherif indiquera que la législation algérienne a défini les critères et les conditions devant être réunis pour prétendre à une reconnaissance de la qualité de moudjahid. Concernant la loi sur le moudjahid et le chahid, le ministre expliquera enfin que le demandeur de la reconnaissance de la qualité de moudjahid doit avoir participé à la guerre de Libération nationale de manière effective, permanente et sans interruption.