10 équipes de coordination, Tassili Airlines, un potentiel humain impressionnant et 3 hélicoptères pour surveiller les zones à risque. L'Algérie a mobilisé d'importants moyens matériels et logistiques lui permettant de faire face à une éventuelle invasion de criquets, quelle que soit son ampleur, a indiqué un responsable de l'Institut national de protection des végétaux (Inpv). Le directeur de l'Inpv s'exprimait ainsi lors de la dernière réunion du Comité interministériel de lutte antiacridienne (Cila), la quatrième du genre depuis juin, présidée par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa Il a déclaré que «l'Algérie a pris toutes les mesures nécessaires et utiles pour faire face à n'importe quelle évolution de la situation acridienne.» «La situation actuelle se caractérise par une présence de plusieurs individus de criquets sur de grandes superficies au niveau du Mali et du Niger. Les conditions écologiques sont favorables pour leur maintien au niveau de ces pays», a-t-il expliqué. En plus du soutien qu'elle apporte aux pays voisins, notamment le Mali et le Niger, l'Algérie a activé son dispositif de prévention et de lutte en cas d'invasion, l'Inpv ayant mobilisé pas moins de 10 équipes de surveillance et de lutte au niveau des villes du premier front, Tamanrasset, Adrar et Illizi, qui ont déjà traité 1039 hectares, selon le ministre Benaïssa. Le Tchad et la Mauritanie ont déjà procédé à des traitements sur, respectivement, plus de 2 300 hectares et 2 130 ha. Le Niger, le Mali et l'Algérie n'ont pas encore commencé les traitements, vu l'état dispersé de ces insectes ravageurs que sont les criquets pèlerins. Quelque part rassurant, le ministre a affirmé que «à court terme, nous ne nous attendons pas à une invasion en relevant toutefois que c'est une forte probabilité vu qu'il y a un mouvement qui se dessine en Mauritanie». Un deuxième front de lutte se prépare actuellement contre une éventuelle invasion au printemps prochain, laquelle sera favorisée par le dessèchement de la végétation actuelle au niveau du Sahel. «Les moyens financiers et le matériel logistique sont en place», a indiqué Benaïssa, appelant toutes les parties concernées à «ne pas baisser le degré de vigilance». L'Inpv dispose de 223 unités de traitement à travers tout le pays, en plus des quantités «suffisantes de pesticides» estimées à près de 5 millions de litres, au niveau des wilayas du Sud. Les directions des services agricoles (DAS) de ces wilayas sont en état de vigilance constant ainsi que les nomades et les populations locales qui apportent leur concours à la collecte de l'information. L'Inpv compte aussi mobiliser, dès le début de novembre, trois hélicoptères avec l'aide de l'ANP. Un contrat liant «Tassili Airlines» et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) prévoit également la création d'une unité de lutte phytosanitaire par cette compagnie aérienne nationale en vue de faire face à des situations critiques d'urgence. L'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a, pour sa part, mis en alerte, la semaine dernière déjà, les pays du Maghreb (Algérie, Libye, Mauritanie et Maroc) contre l'invasion probable d'essaims de criquets pèlerins. Il faut savoir que les grandes invasions de 1987-1989 qui ont touché 28 pays et celles de 2003-2005 ont coûté plusieurs centaines de millions de dollars en termes de lutte anti-acridienne. Cette lutte avait été financée par les pays affectés d'Afrique et d'Asie du Sud-Ouest, ainsi que par la communauté internationale.