Le rapport annuel sur l'état économique et social de la nation 2008, en Algérie, sera présenté, aujourd'hui, par le Conseil national économique et social (Cnes) lors d'une rencontre qui sera organisée au Palais des nations. Lors de cette même rencontre, les perspectives de conjoncture économique et sociale pour l'année 2009 seront également publiées. La conclusion qu'on tire à la lecture du rapport du Cnes sur l'état économique et social de l'Algérie durant les trois années précédentes, et la note de conjoncture du premier semestre 2008, est claire, l'économie algérienne n'a pas encore décollé. Les deux documents attestent, en effet, de la mauvaise santé de l'économie algérienne, laquelle continue à être tributaire, à environ 98%, des recettes engrangées par les exportations des hydrocarbures.Les secteurs de l'industrie et de l'agriculture peuvent soigner la santé de l'économie du pays, mais ces derniers se trouve dans un état embryonnaire. Les chiffres établis par le Cnes le disent clairement. Pour l'agriculture, les prévisions de croissance, pour l'année 2009, sont estimées à 1,0%. Comparativement à l'année précédente, durant laquelle le taux de croissance a été de l'ordre de 5% ; ce secteur perd quatre points! Notons que, durant les années 2005, 2006, le secteur de l'agriculture a enregistré une croissance en hausse de, respectivement, 1,9% et 4,9%. Les rédacteurs du rapport estiment que la chute constatée cette année est occasionnée par la baisse de la production céréalière, de plus de 60% et de la crise du lait. Ces deux produits de large consommation sont importés des marchés internationaux, et leur prix n'est pas stable. Il faut noter que les importations algériennes des produits céréaliers et dérivés, médicaments, lait et produits laitiers, ont totalisé 3,42 milliards de dollars au premier semestre 2008, contre 2,09 milliards de dollars en 2007, soit plus de 60% d'augmentation. Sur un autre volet, l'institution que préside M. Babes a fait savoir, dans le même rapport, que le PIB par habitant est passé de 3 110 dollars en 2005 à 3 968 en 2007, soit une hausse de 26%, alors que la consommation des ménages s'est accrue de 4,7% par rapport à 2006. Depuis 2005, rappelle le document, le rythme de croissance de la consommation est supérieur à celui du PIB. S'agissant de l'indice de pauvreté humain (IPH), le même rapport a souligné qu'il a reculé , enregistrant 24,67% en 1998 et 18,95% en 2006, alors que le taux de raccordement à l'eau potable a atteint 92% en 2007, contre 82% en 2000, soit une dotation moyenne par habitant de 160 litres par jour. Nassima B.