«C'est la petite branche d'arbre que tu négliges qui te blessera l'oeil.» Proverbe algérien Au moment où le Festival du Caire, les Journées cinématographiques de Carthage, ou encore le Festival international de Dubaï et le Festival de Doha préparent un programme spécial pour célébrer le 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie ou en programmant au moins un film algérien en compétition, le Festival international du film de Marrakech a décidé d'écarter pour des raisons encore inconnues toute production algérienne de son prestigieux festival, qui aura lieu du 30 novembre au 8 décembre. Ni le film Zabana! de Saïd Ould Khelifa (sélectionné à Dubai), ni le film le Repenti de Merzak Allouache (sélectionné au Caire et à Doha) ou encore Yema de Djamila Sahraoui ou Parfums d'Alger de Rachid Benhadj, n'ont été retenus pour la sélection du Festival de Marrakech, placé sous le patronage du roi Mohammed VI et dirigé par le prince Moulay Rachid. Le Maroc et les responsables de ce prestigieux festival, en premier lieu Nourredine Sail, actuel directeur du CMC (Centre marocain pour le cinéma) et ancien grand ami de l'Algérie, ont raté une bonne occasion de rétablir les ponts de la culture entre Alger et Rabat. Ceci au moment où les films marocains les plus importants sont programmés chaque année dans les différents festivals de cinéma en Algérie. Si les Algériens respectent le choix des Marocains dans la sélection des films, ils regrettent que les sujets de Sa Majesté le roi Mohammed VI, n'aient pas célébré comme les Tunisiens et les Egyptiens, le 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Un ratage à la fois diplomatique et historique puisque le Maroc est associé indirectement à l'histoire de l'indépendance de l'Algérie. Avec ses responsables à Oujda et surtout la machine médiatique du FLN avec la radio et le quotidien El Moudjahid installé à Nador, et l'aide du souverain marocain Mohammed V pour l'Indépendance de l'Algérie, le Maroc ne pouvait pas ignorer cette date et le sens historique du 5 juillet 1962. Mais les politiciens et le conseiller du Roi Mohammed VI, André Azoulay (véritable tête organisatrice de tous les RDV culturels et médiatiques dans le royaume), ont choisi de rendre hommage au cinéma indou, à travers l'organisation d'un hommage particulier. Et pourtant le Festival l'a manifesté chaque année en recevant des personnalités représentant la vitalité du cinéma indien tels que Jaya Bachchan, Aamir Khan, Shashi Kapoor, Yash Chopra, Saif Ali Khan, Shekkar Kapur, Aishwarya Rai, Abhishek Bachchan, Nandita Das, Pan Nalin, Preita Zinta, Aparna Sen ou plus récemment Shah Rukh Khan. Cette année, le festival de Marrakech déroulera le tapis rouge à une importante délégation d'acteurs, réalisateurs et producteurs conduite par Amitabh Bachchan le comédien le plus emblématique du cinéma de Bollywood, pour un ultime hommage rendu le 1er décembre 2012. Une nouvelle fois, le Festival de Marrakech a écarté l'Algérie de sa course et de sa fête, alors qu'Alger est à deux heures de Casablanca. [email protected]