Le Cnapest a réussi un joli doublé, lors de son action d'hier, à Tizi Ouzou. Dans un mouvement quasi synchronisé, les trois paliers de l'enseignement, à de très rares exceptions près, ont baissé rideau, en guise de soutien et de solidarité au Cnapest. Rares étaient les scolaires à prendre, hier matin, le chemin des écoles, des collèges et bien entendu des lycées. La veille, les professeurs avaient averti leurs élèves. Certains enseignants, notamment quelques adhérents à l'Ugta, de plus en plus rares, ont tout de même essayé de travailler normalement. Mais la masse a tenu à déserter les salles de classe pour rejoindre le sit-in organisé par le Cnapest. Ils étaient nombreux, enseignantes et enseignants à se rendre devant le siège de la direction de l'éducation. Venus des quatre coins de la wilaya, ils étaient là, aimablement mêlés qui, du primaire, qui du moyen et qui du secondaire, toutes obédiences syndicales confondues ; celui-ci est du Snte, celui-là du Satef, d'autres du Cnapem et des sans étiquettes, épaulés par des représentants du Cnes venus en nombre dire leur soutien. Des banderoles sont fixées aux portails de la direction de l'éducation. Des portails restés fermés devant les éducateurs! Les banderoles, claquant au vent clament: «Où sont vos promesses» «Mériane: notre porte-parole!» ou encore «Sanctions levées, délégués radiés». Les enseignants continuent à affluer, ils s'agglutinent dans la petite rue séparant les deux bâtiments de la direction de l'éducation. M.Khouas du Cnes arrive, il se dirige vers le groupe formé par MM.Ben-Yaou du Cnes, Mériane Méziane du Cnapest, Dali, le coordinateur de wilaya du Cnapest. L'atmosphère est des plus sereines. Lors des prises de parole, le coordinateur de wilaya: M.Dali fait remarquer: «Nous sommes des éducateurs et à ce titre nous ne sommes pas pour la violence...» et de reprendre «la machine répressive, les pressions y compris les atteintes à l'honneur de certaines familles d'enseignants...sont mises en branle, mais nous sommes rompus à cela. Nous ne céderons pas! Le gel de la grève a été décidé pour sauvegarder le Cnapest!» Et de s'exclamer: «Qui donc tire les ficelles? Qui veut le pourrissement?» M.Dali n'a pas oublié de passer à la moulinette, le directeur de l'éducation. Ce fut ensuite le tour de M.Mériane de prendre la parole. Le secrétaire général du Cnapest, relève le fait que «le syndicat est toujours fort et les enseignants mobilisés.» Puis, citant un Chilien, il dira : «Que reste-t-il à faire quand tout reste à faire?» Et M.Mériane de préciser: «Le Cnapest se porte très bien malgré la répression...» faisant des mots sur «les communiqués de guerre» du ministère de l'Education, il affirme que «c'est là une guerre psychologique». Comme il revient sur le gel de la grève pour expliquer que «c'est une halte stratégique...». Enfin, il clame haut et fort que «ceux qui nous taxent d'appartenance partisane et ceux qui pensent que le Cnapest envisage de peser sur la présidentielle sont pour le moins, mal-intentionnés. On a dit que le Cnapest est d'El-Islah ou encore des archs. Demain, on verra derrière ce syndicat: les Martiens!» La foule se dispersa ensuite dans le calme, après avoir écouté les interventions des représentants des syndicats autonomes. Encore un doublé réussi pour le Cnapest.