Les partis politiques ne tiennent pas seulement à arracher le maximum de sièges aux APC et aux APW. Ils sont aussi en train d'étudier les meilleurs moyens de parvenir à une efficacité plus grande de l'action des élus. Le secrétaire général du parti du FLN, Abdelaziz Belkhadem et la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, ont déjà des positions très arrêtées sur le sujet. Louisa Hanoune a renouvelé son appel à garantir l'immunité aux présidents des Assemblées populaires communales afin de les mettre à l'abri des menaces qu'ils rencontrent pendant l'exercice de leurs fonctions. Quant à Belkhadem, il a fait savoir que sa formation politique oeuvrait pour la promulgation d'un statut de l'élu lors du prochain quinquennat. Les deux leaders politiques ont aussi invité les citoyens à bien choisir leurs représentants au sein des assemblées locales et à sanctionner les candidats motivés par des considérations liées à l'argent, qui, selon eux, ne se présentent que pour servir leurs intérêts personnels. Les scandales de corruption dans les assemblées locales sont toujours présents dans les esprits. Avec les propositions liées au statut et à l'immunité, c'est en fait une volonté de lutte contre la corruption et la réhabilitation du service public qui sont visées. Ce seraient aussi des moyens pour faire face à la bureaucratie qui gangrène la société et les rouages de l'administration. Cette question du dialogue entre l'élu local et le citoyen n'a pas échappé à d'autres leaders de partis politiques. C'est le cas du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui a affirmé que c'est là une méthode de concertation au sujet des projets de développement local. Devant ces discours de la méthode, les partis de l'opposition préfèrent mettre l'accent sur les entraves à une élection propre. C'est ainsi que le secrétaire général du Mouvement Ennahdha, Fateh Rebaï, et le président du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, ont commencé à dénoncer les risques de fraude électorale. Dans leurs différentes sorties, les chefs de parti ont aussi mis le doigt sur d'autres anomalies parmi lesquelles ils citent l'insuffisance des prérogatives conférées aux présidents des assemblées élues. L'administration n'est pas non plus absente de la bataille médiatique que se livrent les différentes parties concernées par les élections. Son système de défense est simple: ses prérogatives se limitent à assurer les conditions matérielles et humaines pour les mettre à la disposition des partis politiques et des candidats indépendants. Pour tout le reste, les contestataires sont renvoyés devant le législateur. Mais dans l'intervalle, ce sera le verdict de l'électeur qu'ils auront à subir. Lorsqu'il glissera son bulletin dans l'urne, toutes ces considérations liées au statut, à l'immunité et aux prérogatives ne seront pas des critères décisifs dans son choix.