L'après-pétrole a commencé. Pour nombre d'experts, l'avenir réside, désormais, dans le gaz de schiste qui offre autant, sinon plus d'opportunités aux pays producteurs. Pionniers en la matière, les Etats unis ont pris une sérieuse avance, en explorant et exploitant, depuis une vingtaine d années, de nombreux gisements en Amérique du Nord. C'est pour profiter de l'expérience de ce pays, du savoir-faire de ses firmes et des compagnies pétrolières internationales qu'Algéria Future Energency a organisé les 5 et 6 novembre un forum à l'hôtel Hilton d'Alger Intitulé «Développer le gaz de schiste algérien». Ce forum auquel ont pris part d'éminents experts à l'image de Larry G Chorn, directeur des ressources non conventionnelles à la société Halliburton, Mark Machella de la même société, qui a travaillé durant 7 ans en Algérie et publié de nombreux documents sur la fracturation des réservoirs de gaz compact, et Steven Knabe, directeur mondial de l'Evaluation et de la Production et spécialiste dans le domaine des hydrocarbures, a permis aux différents intervenants de faire part de leur expérience en matière d'exploration gazière, notamment les gaz de schiste. Selon eux, «l'Algérie dispose d'un important potentiel qui, pourrait être aussi important que les réserves récupérables en gaz conventionnel». Dans sa communication sous le thème «efforts d'amélioration des compétences locales par Halliburton», Larry G.Chorn a mis en exergue l'expérience de la société qui l'emploie dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation des gisements de gaz de schiste, notamment, en soulignant, cependant, que malgré sa riche expérience, celle-ci est toujours à la recherche de la technique idéale pour l'extraction du produit. Selon lui, c'est une entreprise qui n'est pas de tout repos et qui nécessite beaucoup d'argent tant pour l'exploitation que pour le transport et la commercialisation du gaz de schiste. Si l'eau est considérée par eux comme un élément important, voire indispensable, les spécialistes évoquent aussi la qualité de la terre dont la teneur en argile ne devrait pas dépasser, selon eux, les 40%. Dans un entretien qu'il avait accordé au site dédié à la conférence, la veille de sa tenue, l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines et actuel président de la firme Nalcosa, Noureddine Aït Lahoussine, estime que «le potentiel de gaz de schiste de l'Algérie est très prometteur et peut être aussi important que les réserves en gaz conventionnel». Il considère toutefois que «la réalisation d'un tel objectif nécessite le transfert technologique de la part des compagnies pétrolières internationales, une législation favorable et un cadre d'investissement». Parlant de la croissance et des programmes de développement industriel durant les 5 prochaines années, M.Aït Lahoussine a indiqué que «le gouvernement projette d'augmenter les réserves en déclin du pays et que cela nécessite une intensification des investissements dans l'exploration et la production dans les hydrocarbures traditionnels et les hydrocarbures non conventionnels dans les domaine matures, les régions inexplorées et l'offshore».