Christopher Ross avec le Président Abdelaziz Bouteflika Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU a été reçu, hier, par le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika Après son périple qui l'a mené respectivement à Rabat, les territoires sahraouis occupés et libérés et la Mauritanie, l'envoyé personnel du SG de l'ONU, M.Christopher Ross pour le Sahara occidental, est arrivé, hier à Alger. Objectif: relancer les pourparlers, entre le Maroc et le Front Polisario, et réaliser un réel progrès à la solution du conflit dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité. Ross a été reçu, hier par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika à Djenan el Muphti, en présence du ministre des Affaires étrangères M.Mourad Medelci et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. La visite de trois jours de Ross dans les territoires occupés a été perçue comme un «affront» pour le Maroc qui colonise le Sahara occidental depuis 1975. Le Maroc avait retiré sa confiance à l'envoyé spécial du SG de l'ONU, avant de faire marche-arrière et d'accepter son maintien par l'ONU dans sa mission, rappelle-t-on. Plaidant pour une solution politique juste et durable, acceptée par les deux parties et garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination, Ross présentera à son retour à New York les résultats de sa tournée au secrétaire général de l'ONU. Si sur le plan diplomatique, la visite de Ross dans les territoires occupés est perçue comme un «acquis non négligeable», pour la cause sahraouie, elle a déclenché, façon inattendue, une répression à El-Ayoun où la population a subi, une nouvelle fois, les supplices des forces de l'occupation, selon des témoignages rapportés par les médias et les organisations humanitaires à travers le monde. Il s'agit pour Ross d'accélérer les résolutions et recommandations du Conseil de sécurité, notamment celles relatives à l'organisation d'un référendum d'autodétermination et la levée du blocus imposé à la région ainsi que l'intégration, dans le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental), la prise en charge de la situation des droits de l'homme. Il est également question de mettre fin au pillage des richesses d'un territoire qui demeure sous la responsabilité directe des Nations unies dans l'attente du parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie d'Afrique, avait souligné le Premier ministre sahraoui. Ross s'est rendu par la suite à Boudjedour où il a rencontré des membres du mouvement de défense des droits des femmes et l'association des familles des détenus et disparus sahraouis qui lui ont signifié que toute situation de blocage ne fait que consolider l'attachement des Sahraouis à leur cause et leur détermination à arracher leur droit à l'autodétermination par tous les moyens possibles. Dans son dernier rapport, le secrétaire général de l'ONU, M.Ban Ki-moon, avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Il avait regretté que des «entraves» empêchent toujours la Minurso d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de «manière crédible» dans les territoires sahraouis occupés.