Ouargla, la mamelle de l'Algérie C'est une main tendue par le gouvernement aux populations du Sud en cette période de troubles au Sahel. Pour sa première sortie sur le terrain, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a choisi la wilaya de Ouargla. Selon un communiqué des services du Premier ministre, M.Sellal effectuera aujourd'hui, une visite de travail dans la wilaya de Ouargla. Lors de cette visite qui s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme du président de la République, ajoute le même communiqué, M.Sellal «s'enquerra de plusieurs projets et réalisations dans divers secteurs, notamment l'agriculture, l'habitat, la santé, la formation ainsi que celui de la jeunesse et des sports», a précisé la même source. Le Premier ministre, qui sera accompagné par des membres du gouvernement et de directeurs centraux, se réunira au cours de cette visite avec les membres du conseil de wilaya et les représentants de la société civile, selon le communiqué. Cette visite surprise, qui intervient au coeur de la campagne électorale pour les élections municipales du 29 novembre prochain, n'est pas fortuite. D'abord, par le choix de la wilaya: Ouargla, la mamelle de l'Algérie puisque l'une de ses daïras, Hassi Messaoud, recèle les plus grands gisements de pétrole. Mais ce n'est pas le caractère énergétique qui semble guider cette visite plus que les aspects social et politique. Côté politique, Ouargla offre une particulière mosaïque de partis. Alors qu'elle était relativement dominée par le MSP, de 2007 à 2012, la donne a radicalement changé lors des législatives du 10 mai dernier. Sept partis ont équitablement répartis les sept sièges impartis à la wilaya. A l'Assemblée nationale populaire, Ouargla est aujourd'hui représentée par le FLN, le RND, l'Alliance pour l'Algérie verte, El Fadjr Jadid, le Pnsd, le MNE et El Karama. Pas de parti dominant, pas de tutorat politique sur cette wilaya connue pour être rebelle. Un dosage qui n'existe pratiquement dans aucune autre wilaya du pays. Au plan social, Ouargla a connu à plusieurs reprises des manifestations, notamment de jeunes qui revendiquent un travail. La dernière manifestation en date a eu lieu l'année dernière quand des jeunes ont violemment dénoncé la politique de recrutement adoptée par l'Agence nationale pour l'emploi (Anem). C'est donc une main tendue du gouvernement aux sudistes en cette période de graves troubles au Sahel. Il y a cinq mois, Ouargla a subi les contrecoups de cette crise sahélienne. Le 29 juin dernier, un attentat suicide a visé un bâtiment de la direction régionale de la Gendarmerie nationale provoquant d'énormes dégâts. L'attentat revendiqué par le Mujao a fait deux morts, le kamikaze ainsi qu'un gendarme.