Elle enregistre un déficit de 75 milliards de dinars, une perte due essentiellement aux recours à la retraite anticipée. Le système de la sécurité sociale est vraisemblablement menacé par l'accroissement continu du travail informel en Algérie. La sonnette d'alarme a été tirée par M.Azzi, le président de la Fédération des retraités. Ce dernier avance le chiffre de 40% de la masse salariale non déclarée. Selon ce dernier, le nombre des pensionnés s'est accru de 7% au cours de cette année (laCNR couvre plus de 1,6 million de pensionnés contre 1,3 en 2001), un accroissement supérieur à celui de la population active, ce qui, conjugué au taux de chômage élevé, peut faire craindre le pire. «En 1986, le rapport salarié-retraité était de 8 pour 1, il n'est plus que de 3 pour 1 en 2003» explique-t-il. Par ailleurs, ce rythme d'évolution aurait dû contribuer à atténuer le chômage par la libération de nouveaux postes or les mesures relatives à la réduction de la vie active (retraite anticipée, réduction de la durée des cotisations etc..) n'ont pas eu l'effet escompté. Elles ont même contribué, de l'avis du Cnes, à «cumuler des emplois et des revenus pour les uns sans pour autant libérer des emplois pour les chômeurs», augmentant ainsi les écarts liés à une distribution inégale des chances d'accéder à un emploi d'une part, et les charges de la Caisse nationale des retraités d'autre part (CNR). Concernant justement cette dernière caisse, M.Azzi affirme qu'elle cumule un déficit de 75 milliards de dinars, une perte due essentiellement aux recours à la retraite anticipée. A ce sujet il appelle «l'Etat à prendre ses responsabilités». «Nous ne voulons pas sombrer dans la polémique, mais il s'avère que la pension de retraite est sérieusement menacée». L'intervention de l'Etat, propose M.Azzi, pourrait se traduire à travers la création d'un fond, de réserves. Puisque, note-t-il, fait grave, cette caisse alimentant près de 1,4 million de familles algériennes fonctionne au jour le jour. Paradoxalement, et selon le rapport sur le développement humain du Cnes, la situation financière de cette caisse est caractérisée, ces deux dernières années par un excédent financier, quoi qu'il faille rappeler que l'appréhension ainsi que l'analyse de la situation financière des caisses partagent les partenaires sociaux. Sur un autre chapitre, le président de la Fédération nationale des retraités soulève le problème de l'augmentation des prix des médicaments nécessaires qui ne sont pas introduits dans la liste des produits remboursables. Un énième souci pour les retraités.