Les incidences de la hausse du SNMG sur les faibles retraites va profiter à 880.000 retraités, a annoncé hier Djaouad Bourkeïb, DG de la sécurité sociale au ministère du Travail. Les faibles retraites indexées sur le salaire national minimum garanti (75%) devront passer ainsi de 10.000 dinars à 11.250 dinars en janvier 2010. Une enveloppe additive de 30 milliards de dinars sera dégagée pour faire face à cette nouvelle hausse des retraites. Le DG de la Sécurité sociale a tenu à préciser que les incidences de la hausse du SNMG ne concernent, pour l'instant, que les faibles retraites. En d'autres termes, ceux qui perçoivent une retraite de 12.000 dinars et plus ne seront pas touchés par la nouvelle revalorisation du salaire national minimum garanti. Une annonce qui contredise les déclarations faites par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l'issue de la dernière tripartite tenue les 2 et 3 décembre dernier. Ahmed Ouyahia avait déclaré que la hausse du SNMG touchera «tous les retraités et fera profiter 70% des travailleurs». Revenant sur l'abrogation des départs à la retraite sans condition d'âge, Djaouad Bourkeïb estime que cette mesure était indispensable pour garantir les équilibres financiers du système de retraite. «L'ordonnance 97/13 n'a plus raison d'être», a insisté le même responsable. Il a révélé, à ce propos, que sur 990.000 retraités plus de 400.000 ont bénéficié de la retraite anticipée. Et d'ajouter que l'abrogation des départs à la retraite sans condition d'âge est devenue incontournable pour améliorer le pouvoir d'achat des retraités et prévenir un crash du système de retraite en Algérie. «C'est les travailleurs actifs qui financent la retraite», a-t-il souligné. L'Ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 avait pour objectifs l'assouplissement des conditions d'octroi de la retraite sans aucune condition d'âge lorsque le travailleur salarié a accompli une durée de travail effectif ayant donné lieu à 32 ans de cotisations au moins. Elle avait également autorisé à partir de l'âge de 50 ans, le travailleur salarié qui réunit une durée de travail effectif ayant donné lieu à un versement de cotisations sur 20 ans au moins peut demander à bénéficier d'une pension de retraite proportionnelle. Un consensus s'est dégagé en effet lors de la dernière tripartite sur l'annulation de la retraite sans condition d'âge, mettant fin ainsi à toute procédure de retraite anticipée, tel qu'il a été appliqué en Algérie depuis plusieurs années. Cette décision vise à éviter des risques de déséquilibre de la Caisse nationale de retraite et d'assurance. Elle entre dans le cadre de la lutte contre le départ prématuré des cadres expérimentés des entreprises publiques et privées. Un groupe de travail composé de représentants du ministère du Travail, de l'UGTA et du patronat a été installé pour décider des modalités de mise en œuvre de cette décision. Ces conclusions seront retenues pour la préparation d'un avant-projet de loi mettant un terme à la retraite anticipée. L'avant projet sera examiné lors de la prochaine tripartite prévue fin mars 2010. Le DG de la sécurité sociale affirme par ailleurs que le fonds national des réserves, financé avec 2% des rentrées pétrolières, est un instrument de «lissage». «C'est un fonds qui sécurise le système national de retraite en terme technique c'est un fonds de lissage qui intervient en cas de déficit». Note-t-il. Selon le même responsable, ce fonds dispose actuellement de 100 milliards de dinars.