«Je préfère le cinéma à la littérature. Le cinéma est un art de la femme, c'est-à-dire de l'actrice. Le travail du metteur en scène consiste à faire faire de jolies choses à de jolies femmes.» François Truffaut Les 24es Journées cinématographiques de Carthage (JCC) se sont ouvertes le 16 novembre 2012 au Colisée de Tunis. La première édition sans Ben Ali. Le Festival international tunisien a toujours été confondu avec le pouvoir. L'ancienne directrice des JCC, Dora Bouchoucha, a été écartée pour sa relation trop étroite avec la femme de Ben Ali. Même cas pour Tarek Ben Ammar, qui a toujours un proche du Palais de Carthage. Pour changer les choses, les nouveaux organisateurs ont voulu attirer les projecteurs des caméras avec la venue de grandes stars de cinéma aux JCC. Pour ce faire, la direction des JCC a approché deux grandes stars américaines: le réalisateur Oliver Stone et le comédien Dany Gloover, et cela pour faire partie des guest stars des JCC. Mais ces derniers ont décliné l'invitation, mettant dans l'embarras les organisateurs tunisiens. Il faut dire que ces derniers ont été maladroits, puisque ces stars ont été invitées par l'Algérie, il n'y a pas si longtemps. Dany Gloover était l'hôte de l'Algérie lors du Festival panafricain de 2009 et Oliver Stone était l'invité du Festival du film engagé d'Alger en 2011. Pourquoi inviter des stars déjà invitées par un pays voisin si ce n'est pour faire du copié-collé. Il faut dire que ces dernières années, les JCC de Tunis, ont perdu de leur image. Les cinéastes arabes et africains préfèrent d'autres destinations que les Journées cinématographiques de Carthage. La révolution arabe aidant, la Tunisie n'est pas devenue une destination prisée par les étrangers. Les stars et les cinéastes préfèrent aujourd'hui les Festivals de Marrakech, Dubaï ou encore Le Caire. Le Festival de Marrakech s'est spécialisé dans les stars de Hollywood. Ils ont accueilli Sean Connery, Samuel Jackson, Leonardo Di Caprio, Martin Scorsese et autres. Ces stars qui étaient venues en fait au Maroc pour tourner des films et ils ont été finalement récupérées par le prince Moulay Rachid, pour faire la promotion du festival. C'est ce qu'on appelle du marketing cinématographique. Les JCC de Tunis n'ont rien apporté dans ce créneau. Le festival tunisien ne s'est jamais intéressé à Hollywood, les seules stars invitées sont des stars égyptiennes et parfois françaises ou africaines. Les JCC version 2012, c'est la désorganisation totale, ce qui ne facilite pas la venue de grandes stars. De plus, le choix de la diffusion du dernier long métrage documentaire Dégage du réalisateur tunisien Mohamed Zran n'a pas été apprécié par les spectateurs, dont une grande partie a quitté la salle au bout de 20 minutes de projection. [email protected]