Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a mis en garde mardi contre les conséquences d'une intervention militaire dans le nord du Mali visant à reconquérir cet espace contrôlé par des groupes armés. « Vouloir reconstituer l'unité du territoire malien par la force est une aventure qui ne pourra jamais réussir, car il s'agit d'engager une confrontation militaire qui risque d'exacerber les tensions dans toute la région », a indiqué M. Ould Kablia sur les ondes de la chaîne III de la Radio algérienne. Les dirigeants de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé, lors d'un sommet extraordinaire à Abuja (Nigeria), l'envoi au Mali d'une force de 3.300 soldats pour reprendre le contrôle du nord du Mali. Rappelant que l'Algérie avait fait connaître son point de vue à plusieurs reprises et dans différents forums, le ministre de l'Intérieur a plaidé pour une « solution pacifique » à la crise dans ce pays. « Il faut un traitement politique qui consiste à amener les gens du nord (du Mali) qu'ils soient du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) ou d'Ansar Eddine, à négocier librement avec les autorités centrales de Bamako pour aboutir à une solution permettant la réunification de ce pays », a-t-il souligné. « Après quoi, la guerre contre les groupes terroristes et les narcotrafiquants, qui est indispensable pour expurger cette zone de toute cette menace, n'en sera que beaucoup plus facile », a-t-il affirmé. Mettant en exergue le rôle de l'Algérie dans le règlement de ce conflit, M. Ould Kablia a fait observer que « ce n'est pas par hasard que le MNLA et Ansar Eddine ont accepté de négocier avec les autorités de Bamako ».