Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé hier Israël de mener un «nettoyage ethnique» contre les Palestiniens dans son opération militaire visant la bande de Ghaza. «Israël ignore dans cette région la paix, piétine le droit international et mène un nettoyage ethnique contre un peuple. Ce pays occupe petit à petit les territoires palestiniens», a dit M.Erdogan devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP). Le chef du gouvernement a estimé que les groupes palestiniens de Ghaza qui tirent des roquettes contre Israël usaient de leur droit de «légitime défense» contre les attaques «arbitraires et illégales» de l'Etat hébreu, qu'il a en outre accusé de «massacrer» des civils innocents. «Personne ne peut dire qu'Israël utilise son droit à l'autodéfense (contre les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas), Israël fait souffler actuellement un vent de terreur au Proche-Orient», a-t-il martelé. Et de répéter qu'Israël «doit tôt ou tard rendre des comptes» pour ses «opérations sanglantes et inconscientes» visant la population palestinienne. M.Erdogan s'en est également pris une nouvelle fois à la passivité des pays occidentaux et du Conseil de sécurité de l'ONU dans ce dossier. «Je ne crois plus à la justice de l'ONU (...) tant que la question palestinienne ne sera pas réglée, les souffrances et le sang resteront une partie intégrante du Proche-Orient», a ajouté le Premier ministre. Citant nommément les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, France, Chine, Russie et Royaume Uni), M. Erdogan a dit: «Si l'on doit agir seulement avec ce que disent ces pays, nous sommes fichus». «Si l'on doit mourir, mourrons alors comme des hommes», a lancé M. Erdogan. «Ceux qui défendent avec force le droit à Israël d'exister, quand est-ce qu'ils vont aussi reconnaître (aux Palestiniens) le droit à exister sur cette région du monde», s'est interrogé M.Erdogan.