La troupe Battery Dance Company au Fcidc Venues de Bulgarie, de Croatie, des Etats-Unis et d'Alger pour rencontrer mardi dernier, le public algérois au Palais de la culture Moufdi-Zakaria dans le cadre du Festival de la danse contemporaine, les compagnies de danse se sont distinguées à travers leur longue expérience dans la danse pour la majorité, et ont proposé des ballets et des danses contemporaines aux formules inédites et modernes sous le mouvement d'une liberté d'exécution et d'intuitions. «Et bois, comme une pure et divine liqueur, le feu clair qui remplit les espaces limpides.» Elévation- Baudelaire, un poème qui illustre savamment la teneur du spectacle qui nous a été offert à travers cette soirée du Festival contemporain de la danse organisé dans une salle bondée. Du feu clair dans les espaces limpides, c'est avec cette même optique que se sont exprimés les corps insoumis des différentes compagnies qui ont occupé la scène. Les Croates de la troupe Dance Company Liberdance ont pris les devants avec une lumière feutrée on devine assez rapidement le requiem teinté de musique classique atonale, plongeant, dès le départ, la salle dans une ambiance de tragédie, un amour déchu, Orphée et Eurydice? Une imprécation amoureuse qui a ému, réchauffé les coeurs en une nuit froide, par des mouvements langoureux, désespérés, suspendus, les corps substitués de chutes de feuilles ont énoncé tout un récit muet sous le coup dune lenteur émouvante. Dance Company Liberdance est le fruit de la société de danse «Liberdance» fondée en 1979 par le chorégraphe illuminé par Rajko Pavlic, jouissant d'une grande expérience et enseignements professionnels de l'art de la danse. Autour de la jeune compagnie El Amel qui s'est façonnée une bonne réputation au fil des ans, notamment grâce aux efforts et l'abnégation de Nouara Idami chorégraphe et directrice du ballet El Amel créé en 1997. Ces derniers ont rassemblé des talents de toute fraîcheur, composés essentiellement de jeunes danseuses prometteuses qui ont choisi d'illustrer l'histoire de la vaillante et légendaire Fatma N'soumer. Les jeunes danseuses ont témoigné leurs louanges et leur admiration dans un style pour le moins déconcertant à savoir du récit populaire mielleux et un ensemble de costumes sombres et modernes, interpellant une figure occulte et vigoureuse de la guerrière berbère. Un spectacle qui a fait figure d'ingéniosité au niveau de la prestation, applaudi chaleureusement par le public. Pour ce qui est du collectif détonnant des danseurs new-yorkais Battery dance, ils se sont accordés sur une étonnante démarche, (projection vidéo, fumée) toute une interactivité avec le public, une richesse thématique technique et stylistique qui ont laissé pantois les spectateurs. Un patrimoine universel de la danse, inspiré de différents registres, mais surtout dans l'avant-garde et l'expérimentation. Une véritable batterie pour les cinq sens, enrichie par un désir de prendre le spectateur et le faire participer au spectacle. Enfin, la mythique compagnie Sofia National Opera and ballet Théâtre (Bulgarie), vieille institution qui recouvre, comme son nom l'indique, aussi bien l'opéra et le ballet de longues années d'expérience occupe son parcours, soit depuis 1890, a donné un ton plus académique et classique pour terminer si l'on puisse dire en douceur après autant de prouesses. C'est donc avec force de l'âge et de passion que la compagnie bulgare a pu tempérer et diriger avec une extrême précision la minuterie magique des corps pour clôturer une soirée riche en émotions et de surprises avec des représentations généreusement appliquées. Le Festival de la danse contemporaine se tiendra jusqu'à aujourd'hui.