Des milliers de civils fuyaient vendredi la petite ville de Sake occupée par des rebelles dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), craignant la propagation du conflit dans cette région particulièrement instable et riche en ressources minières. Des journalistes ont pu voir le corps d'un civil dans le centre de la localité vidé de sa population, 48 heures après sa conquête par les rebelles du M23, et après des combats jeudi toute la journée contre l'armée congolaise. Les forces loyalistes, alliées à un groupe armé local, ont tenté une contre-offensive avant de se replier vers le sud, selon une source onusienne. Un responsable d'une organisation humanitaire évoquait de nombreuses victimes. « Il y a des cadavres le long de la route » vers Kirotshe, à 8 km au sud de Sake, où se situerait la précaire ligne de front, a déclaré Thierry Goffeau, chef de mission de Médecins sans Frontières (MSF) à Goma, sans toutefois pouvoir donner un bilan précis des victimes. Sous un ciel gorgé d'orages prêts à exploser en cette saison des pluies, des milliers de civils, courbés sous le poids de leurs effets personnels et de leurs proches, parfois, continuaient de fuir à pied la région de Sake en direction du camp de déplacés de Mugunga, vers Goma, a constaté. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), « la population de Sake se déplace vers Minova" également, sur la route en direction de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu à moins de 200 km plus au sud.
Sur le terrain militaire, les combattants du M23, qui portent pour la plupart des uniformes neufs et des bottes en plastique, tiennent toujours Sake. Des rebelles étaient présents vendredi dans cette localité située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Goma, la capitale de la province riche en ressources minières du Nord-Kivu, tenue depuis mardi par la rébellion.
Au moins 25 civils ont été blessés au cours des affrontements de jeudi autour de Sake, selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF). Dans la localité, maisons et boutiques étaient toutes fermées, ont constaté les journalistes.