Le Premier ministre britannique David Cameron est l'un des principaux obstacles à la conclusion d'un accord. Les dirigeants européens s'acheminaient hier vers un échec du sommet sur le budget de l'UE 2014-2020, leurs positions étant encore trop éloignées pour parvenir à un accord qui pourrait être reporté au début de l'année prochaine. Le Premier ministre britannique David Cameron est l'un des principaux obstacles à la conclusion d'un accord. «Je pense qu'il n'y a pas eu assez de progrès à ce stade», a-t-il déclaré à son arrivée pour la reprise des travaux en début de matinée. Il a dénoncé la méthode employée par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy. «Ce n'est pas le moment de faire du bricolage, il ne s'agit pas de déplacer de l'argent d'un poste budgétaire à l'autre. Nous avons besoin de tailler dans les dépenses que nous ne pouvons pas nous permettre. C'est ce qui se passe chez nous et c'est ce qui doit se passer ici», a-t-il soutenu. Dans son dernier projet de compromis sur le budget européen, M.Van Rompuy a maintenu sa proposition initiale de budget à 973 milliards d'euros, soit 1,01% du PIB européen. M.Cameron veut le ramener à 940 milliards. Mais M.Van Rompuy redistribue les financements prélevés sur certains postes, pour les réallouer aux politiques les plus affectées par les coupes. «C'est déshabiller Pierre pour habiller Paul», a ironisé un diplomate. La Politique agricole commune, qui, dans la première proposition de M.Van Rompuy, áavait perdu 25,5 milliards d'euros, récupère huit milliards dans la seconde par rapport à la coupe prévue. La politique de cohésion, qui bénéficie aux régions des pays en retard de développement, se voit réattribuer 10,6 milliards après en avoir perdu près de 30 dans le projet initial. Personne n'est satisfait. «C'est clairement insuffisant sur la PAC», a commenté un négociateur français. «La France ne va pas préserver le budget agricole et elle tente de limiter les coupes», a commenté un négociateur européen. La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont tous les deux rencontré hier matin David Cameron, qui était accompagné des deux autres représentants du camp des durs, les Premiers ministres suédois et néerlandais. Selon un diplomate britannique, Mme Merkel, qui manifestement ne souhaite pas un isolement de M.Cameron, a montré de la «sympathie» pour la position britannique. M.Van Rompuy devait tenter d'identifier les blocages au cours du déjeuner. Il devait décider ensuite si les négociations pouvaient se poursuivre ou s'il était préférable de renvoyer les décisions à un prochain sommet. Chacun s'accorde à reconnaître qu'un échec à ce stade ne serait pas «dramatique» car il n'y a pas urgence à arrêter dès maintenant le budget pluriannuel. Parallèlement, M.Van Rompuy a préparé une troisième proposition de compromis. Il peut encore gratter sur l'enveloppe pour la compétitivité et sur les dépenses pour l'administration, qui n'ont pour l'instant pas été affectées par ses coupes. Mais sa marge de manoeuvre est très limitée pour faire de «nouveaux cadeaux», a souligné un négociateur. Mme Merkel a toutefois déclaré ne pas croire à la possibilité de parvenir à un accord sur le budget européen pendant cette réunion. «Je pense qu'au cours de cette session nous n'allons pas parvenir là où nous devons parvenir, c'est à dire à une décision unanime», a-t-elle dit.