Comme plusieurs autres pays européens, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a jugé, avant-hier, inacceptable la proposition de réduction de 75 milliards du budget européen, présentée par le président du Conseil européen Herman van Rompuy. Peu auparavant, José Manuel Barroso avait dit espérer un accord sur le budget européen 2014-2020 lors du sommet européen extraordinaire des 22-23 novembre, admettant toutefois que ce sera un exercice difficile. Pour Madrid, le premier document présenté par (le président de la Commission européenne José Manuel) Barroso nous paraissait un bon document. Le deuxième présenté par monsieur Van Rompuy, nous paraît simplement inacceptable, a affirmé Mariano Rajoy, à la presse, à l'issue du sommet ibéro-américain. Ce budget ne plait pas au gouvernement espagnol, et nous l'avons fait savoir aux institutions (ndlr: européennes) et nous espérons qu'il y aura une autre proposition qui soit plus raisonnable et qui puisse être partagée par l'Espagne, a-t-il affirmé. Comme points de friction, Mariano Rajoy, a notamment cité la réduction des aides à l'agriculture, à la politique de cohésion ou aux régions. Selon une source européenne, l'Espagne pourrait perdre près de 20 milliards d'euros en aides dans le prochain budget, avec une baisse de 30% pour ses régions et de 17% pour son agriculture. Herman van Rompuy, a proposé, mercredi dernier, de réduire de 75 milliards d'euros la proposition de budget de 1.033 milliards faite par la Commission européenne. M. Van Rompuy, veut notamment réduire de 29,5 milliards les crédits de paiement demandés pour la politique de cohésion et de 25,5 milliards les aides pour la Politique agricole commune (PAC), un choix déjà rejeté par plusieurs pays comme la Pologne, la Roumanie ou encore la France. Le président français François Hollande qui a déjà rejeté cette proposition, a souhaité, avant-hier, que le prochain sommet européen des 22-23 novembre aboutisse à un accord tout en préservant le financement des politiques de cohésion et la PAC. Jeudi, le chef de gouvernement français Jean-Marc Ayrault avait estimé que ce projet ne constitue en rien une base de négociation acceptable par la France sur les plafonds de dépenses proposés pour la politique agricole commune dans ses différentes dimensions. La Roumanie, qui craint-elle une réduction des fonds européens alloués pour combler les retards de développements de certains pays d'Europe du sud et de l'est, y est également opposée. Ainsi que la Pologne, qui est le principal bénéficiaire de la politique de cohésion, deuxième poste du budget européen avec 43% des dépenses en 2011, juste derrière la Politique agricole commune (PAC, 44%). Les divergences portent sur les secteurs touchés par les coupes budgétaires mais également sur l'ampleur du tour de vis attendu. Les Britanniques et les Suédois, considérés comme les plus radicaux, réclament des économies de l'ordre de 150 à 200 milliards sur le projet de budget. Selon plusieurs sources, les négociations incluant les 27 pays de l'UE pouvaient se poursuivre jusqu'à, hier.