Pendant que le wali d'Oran poursuivait ses «négociations» avec les opposants quant à l'intronisation de Mme Sadok, le climat demeure toujours précaire. La ville côtière de Bousfer, située à 40 km nord du chef-lieu de la wilaya d'Oran, a été le théâtre des émeutes qui ont été déclenchées par plusieurs dizaines d'émeutiers, tous résidant dans ladite commune. Dans leur action spontanément organisée, les manifestants ont dénoncé ce qu'ils continuent de qualifier de «mascarade électorale» fomentée de toutes pièces par l'ex-maire-candidate à sa propre succession, Mme Sadok Nadira. Cette dernière a, selon plusieurs participants à la manifestation, été plébiscitée grâce à la participation en masse des militaires se trouvant dans la base aérienne de Bousfer. S'agit-il d'une fraude électorale? Plusieurs personnes, qui ont eu à braver les résultats officiels validés par la commission de supervision des élections locales, ont attesté que «la reconduction maire-candidate, est truffée d'irrégularités dont la participation des militaires de la base aérienne de Bousfer, qui ne sont ni résidents ni votants de ladite commune, ont voté, par procuration et plusieurs fois à la place de plusieurs autres votants». Les premières chamailleries, voire des bousculades, ont commencé lorsque les résultats, trônant Mme Sadok au siège du P/APC de Bousfer, ont été annoncés. Sur le champ, plusieurs personnes, qui ont désapprouvé la validation des résultats, ont, comme première réaction, tenté de s'en prendre au domicile de l'élue. Plus loin, ils s'en sont violemment pris au local de commerce de la candidate à sa succession. La situation, qui s'est aggravée hier matin, a nécessité la mobilisation et le déploiement d'un important dispositif. Ce dernier qui a été dépêché sur les lieux de la contestation a vite fait de contenir les émeutiers qui se sont regroupés au centre-ville de la commune de Bousfer. Pour sa part, le wali d'Oran a, dès que l'information a fait le tour, effectué un déplacement sur les lieux de la contestation, question de s'enquérir de la situation. D'autant que cette dernière risquait de prendre des tournures tout aussi graves. Dans sa rencontre avec les contestataires, Abdelmalek Boudiaf, a, sans toutefois s'engager à prendre une quelconque mesure, tenté le coup en jouant la carte d'apaisement. Jusqu'à hier après-midi, le chef-lieu de la commune de Bousfer ainsi que ses alentours immédiats laissaient profiler un petit calme, mais loin d'être plat. Pendant que le wali d'Oran poursuivait ses «négociations» avec les opposants quant à l'intronisation de Mme Sadok, le climat demeure toujours précaire. Les éléments de la Gendarmerie nationale et ceux des brigades antiémeutes demeurent en position, question de faire face à un quelconque dérapage. A Oran-ville, un constat tout à fait semblable à celui de Bousfer aurait été relevé, dans plusieurs bureaux de vote, par un des cadres locaux du parti de Louisa Hanoune. Ce qui aurait amené ce dernier à expédier un rapport détaillé à la hiérarchie de son parti, l'informant de la participation suspecte et irrégulière des militaires au vote dans la commune. Aux dernières informations provenant de l'intérieur de la wilaya d'Oran, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, aurait été officiellement saisi par toutes les irrégularités relevées. Ce dernier serait, dans si peu, l'hôte d'Oran, question de prendre des mesures qui s'imposent.