Ce projet «fait reculer la cause de la paix» affirme Hillary Clinton. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a condamné vendredi soir le projet israélien de construction de logements dans les colonies, estimant que cela «faisait reculer la cause de la paix» avec les Palestiniens. «Laissez-moi répéter que cette administration - comme les administrations précédentes - a dit très clairement à Israël que ces activités (d'extension des colonies) faisaient reculer la cause d'une paix négociée» entre Israël et la Palestine, a déclaré Mme Clinton lors d'une conférence à Washington en présence des ministres israéliens de la Défense, Ehud Barak, et des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. Israël a annoncé vendredi son intention de construire 3000 logements dans des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, en représailles à l'accession jeudi de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU, Dans un long discours centré sur le Proche-Orient, Mme Clinton a plaidé une nouvelle fois pour une «paix globale entre Israël et tous les Palestiniens, conduits par leur autorité légitime, l'Autorité palestinienne». «Nous devons tous oeuvrer pour trouver le chemin vers les négociations qui puissent aboutir à l'objectif d'une solution à deux Etats. C'est notre objectif», a martelé la chef de la diplomatie américaine, qui doit quitter son poste en janvier. Face à un parterre de hauts responsables américains et israéliens devant lesquels elle s'exprime chaque année à Washington, Mme Clinton est ensuite revenue sur toutes les tentatives des administrations américaines successives de convaincre Israéliens et Palestiniens de sceller un accord de paix. Ce processus de paix est au point mort depuis plus de deux ans. «Je pense que même si vous ne pouvez pas aboutir à un accord complet qui règle toutes les questions incroyablement compliquées, il est dans l'intérêt d'Israël d'essayer. Cela permettrait à Israël de prendre de la hauteur. S'élever au-dessus de la mêlée, c'est le terrain que je veux qu'Israël occupe», a conclu la secrétaire d'Etat américaine. Dans ce même contexte, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé vendredi à l'arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés et à la reprise des négociations de paix avec l'occupant israélien. «J'ai dit mille fois que nous voulons reprendre les négociations et nous sommes prêts à le faire», a déclaré M.Abbas à des journalistes à New York. «Nous ne posons pas de condition mais il existe pas moins de 15 résolutions de l'ONU qui considèrent la colonisation comme illégale et comme un obstacle à la paix qu'il faut éliminer. Pourquoi ils (les Israéliens) n'arrêtent pas la colonisation?», a-t-il ajouté. La déclaration de Abbas intervient au lendemain de l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU, lors d'un vote historique à l'Assemblée générale des Nations unies qualifié par le président Abbas d' «acte de naissance». Elle survient aussi peu après l'annonce par Israël de son intention de construire 3000 logements supplémentaires dans des colonies à El Qods-Est et en Cisjordanie occupée, une décision dénoncée par les Palestiniens comme une «agression israélienne contre un Etat».