Provocation ? Représailles ? Au lendemain du vote historique à l'Assemblée générale de l'ONU à New York et l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU, Israël a annoncé la construction de 3 000 logements dans des colonies situées en territoire palestinien. Une décision aussitôt condamnée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui a estimé que ce projet (d'extension des colonies) «faisait reculer la cause de la paix» avec les Palestiniens. Les Etats-Unis avaient pourtant voté non lors du vote à l'ONU (138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.) La Maison Blanche a évoqué des «actions (...) contreproductives» qui «rendent plus difficile la reprise des négociations directes ou la possibilité de parvenir à une solution à deux Etats», selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor. Au même instant, à New York, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé à la reprise des négociations avec Israël, tout en réclamant l'arrêt de la colonisation. «J'ai dit mille fois que nous voulons reprendre les négociations et nous sommes prêts à le faire», a-t-il déclaré. Avant d'envoyer la balle dans le camp des Israéliens et des Américains. «Nous ne posons pas de condition mais il existe pas moins de 15 résolutions de l'ONU qui considèrent la colonisation comme illégale et comme un obstacle à la paix qu'il faut éliminer. Pourquoi ils (les Israéliens) n'arrêtent pas la colonisation ?». L'implantation des 3 000 logements vise à rattacher la colonie de Maalé Adoumim, en Cisjordanie, à des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est. Il est vivement dénoncé par les Palestiniens, car il couperait pratiquement en deux la Cisjordanie, compromettant la viabilité de l'Etat palestinien.