L'amélioration des services bancaires de base au profit des ménages, notamment par la simplification de l'ouverture de comptes bancaires, ainsi que la facilitation de l'accès des PME aux crédits constituent les deux principaux défis de la Banque d'Algérie (BA) pour 2013, a indiqué dimanche son gouverneur, M. Mohamed Laksaci. « La Banque d'Algérie s'apprête à affronter deux défis dès 2013: développer les crédits sains à l'économie hors hydrocarbures et assurer une inclusion financière au profit des ménages et des PME », a précisé M. Laksaci à la presse en marge dune rencontre sur la stabilité financière dans les pays arabes. L'inclusion financière passera par la facilitation des crédits aux PME, mais « c'est d'abord la facilitation de l'ouverture des comptes pour les ménages (à) il faut que les citoyens puissent ouvrir facilement des comptes bancaires », a-t-il dit. L'année 2013 sera ainsi « déterminante » en la matière et en ce qui concerne la consolidation dune supervision bancaire basée sur la gestion des risques, a par ailleurs soutenu M. Laksaci lors de son intervention lors de la rencontre. L'année prochaine devrait aussi connaître l'entrée en activité de la Centrale des risques des ménages modernisée ainsi que du nouveau modèle de simulation de la résistance des banques (Test stress), a poursuivi le gouverneur. M. Laksaci a tenu à souligner que la Centrale des risques « existait déjà mais sera seulement modernisée pour intégrer de manière systématique les crédits aux ménages dès l'année prochaine ». Revenant sur le parcours de la Banque d'Algérie durant les cinquante dernières années, l'année 2012 coïncidant avec son 50ème anniversaire, le gouverneur a rappelé que la Banque, créée le 13 décembre 1962, est passée du stade des interventions directes dans le financement de l'économie, entre 1962 et 1968, à une mission recentrée sur le refinancement des banques durant les décennies 1970 et 1980. La forte expansion monétaire, résultant de ces refinancements et marquée par une inflation « très contraignante », a ensuite été confrontée à un grand choc externe qui a conduit à la détérioration de la balance des paiements de l'Algérie dans les années 1990 suite à la chute des prix du brut, relate le gouverneur. La problématique de la correction du taux de change se fut ainsi posée pour la première fois poussant l'Algérie à l'élaboration de la loi sur la monnaie et le crédit (avril 1990) qui a confié au Conseil de la monnaie et du crédit de larges prérogatives en tant qu'autorité monétaire tout en imitant le rôle de la BA dans la conduite de la politique monétaire. La mission de contrôle et de supervision des banques est par ailleurs confiée à la Commission bancaire. Le retour à la stabilité macro-économique dès les années 2000, couplé à une gestion macroéconomique prudentielle, a fini par permettre à l'Algérie de développer « une capacité de résistance face aux chocs externes » en dépit de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, rappelle encore le gouverneur. Les disponibilités financières au niveau du FRR (Fonds de régulation des ressources), le fort recul de la dette publique extérieure ainsi que l'accroissement des réserves de change traduisaient d'ailleurs une gestion prudentielle des excédents des revenus en Algérie, selon M. Laksaci. Mais la banque s'est vue confrontée à un autre problème: celui des surliquidités bancaires au niveau du marché monétaire, une contrainte qui a été contenue grâce aux opérations d'absorption effectuées par la BA depuis 2002, selon lui. A partir de l'année 2010, et avec la promulgation de l'ordonnance 10-04 du 26 août 2010, la Banque d'Algérie a été enfin « clairement chargée de veiller à la stabilité des prix comme étant un objectif final de la politique monétaire », souligne M. Laksaci.