Le projet de construction de 3000 logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie détruirait totalement l'objectif de deux Etats Dès l'annonce vendredi de ce nouveau plan de colonisation, Hanane Achraoui, membre du CE-OLP, a dénoncé «une agression israélienne contre un Etat». La Palestine et plusieurs pays ont condamné l'annonce par Israël de la construction de 3.000 nouveaux logements dans des colonies à El-Qods-Est et en Cisjordanie occupées, estimant que cette décision risque de rendre la reprise des négociations de paix «plus difficile». Dès l'annonce vendredi de ce nouveau plan de colonisation, Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (CE-OLP), a dénoncé «une agression israélienne contre un Etat». «Le monde doit prendre ses responsabilités», a déclaré Mme Achraoui ajoutant que «ce qui a été annoncé aujourd'hui n'est qu'une partie d'un plan de colonisation global». Peu après la décision israélienne de construire des logements supplémentaires dans des colonies à El Qods-Est et en Cisjordanie, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réitéré vendredi son appel à l'arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens et exprimé sa volonté de reprendre les négociations de paix, au point mort depuis plus de deux ans. «J'ai dit mille fois que nous voulons reprendre les négociations et nous sommes prêts à le faire», a déclaré M. Abbas à des journalistes à New York.»Nous ne posons pas de condition mais il existe pas moins de 15 résolutions de l'ONU qui considèrent la colonisation comme illégale et comme un obstacle à la paix qu'il faut éliminer», a-t-il ajouté. L'annonce du projet de colonisation est intervenue au lendemain de l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU, lors d'un vote historique à l'Assemblée générale des Nations unies qualifié par le président Abbas d' «acte de naissance». «Alors que la communauté internationale ouvre la voie à la paix en reconnaissant la Palestine comme un Etat, Israël veut compléter son occupation en poursuivant les mêmes anciennes politiques», a dénoncé, pour sa part, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse, tenue samedi à Istanbul en marge du forum sur la coopération turco-arabe. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a critiqué le projet israélien estimant que cela «faisait reculer la cause de la paix» avec les Palestiniens. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, William Hague, le Royaume-Uni a exprimé sa préoccupation à l'égard de l'annonce d'Israël de construire 3000 logements juifs. «Ces colonies sont illégales en vertu du droit international et sapent la confiance entre les parties», a rappelé M.Hague. Son homologue français, Laurent Fabius a, quant à lui, appelé samedi les autorités israéliennes à «s'abstenir» de construire ces nouveaux logements de colonisation, estimant que cette décision (de construction) constituerait «un obstacle sérieux à la solution de deux Etats en portant atteinte à la contiguïté territoriale d'un futur Etat palestinien» le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé hier l'intention du gouvernement de construire 3000 logements supplémentaires en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est occupée en représailles à la démarche palestinienne à l'ONU. «La réponse à l'attaque contre le sionisme et contre l'Etat d'Israël doit nous conduire à augmenter et accélérer la mise en oeuvre des plans de construction dans toutes les zones où le gouvernement a décidé de bâtir», a affirmé le Premier ministre israélien en ouvrant le conseil des ministres. ́ ́Aujourd'hui, nous bâtissons et nous continuerons de bâtir à Jérusalem et dans tous les lieux qui sont inscrits sur la carte des intérêts stratégiques de l'Etat d'Israël ́ ́, a-t-il souligné. L'annonce des constructions, en particulier dans la zone E1, a également suscité une vague de critiques dans la presse israélienne hier, de nombreux commentateurs soulignant qu'elle constituait une «gifle» à l'égard de Washington. «Ce qui est particulièrement surprenant c'est la violation par Israël de son engagement auprès des Etats-Unis de ne pas construire dans la zone E1, sachant qu'une telle construction empêcherait l'établissement d'un Etat palestinien en Cisjordanie.