Une étude a été menée par le laboratoire de recherche en accidentologie pédiatrique sur le suicide. Le suicide et les tentatives de suicide continuent à prendre de l'ampleur. En effet, les services des urgences médico-chirurgicaux du CHU d'Oran ont, en l'espace d'une journée de la semaine dernière, placé en soins intensifs sept personnes qui ont tenté de se suicider. L'une d'elles a subi le lavage gastrique après qu'elle eut avalé un détergent à forte dose. Les tentatives de suicide ont été enregistrées dans la ville d'Oran, El Karma et M'dina J'dida. L'âge de ces personnes varie entre 16 et 50 ans. Plusieurs de ces dernières ont, dans leur tentative de mettre un terme à leur vie, ingurgité de l'acide alors que d'autres ont consommé des psychotropes. Le suicide constitue, certes, un phénomène d'actualité, mais loin d'être propre à une région du pays comme le fait croire la presse en diabolisant toute une région. Plusieurs cas avérés de suicide et de tentatives de suicide ont été enregistrés dans les quatre coins du pays. Les raisons motivant les «désespérés» à passer à l'ultime acte sont, aussi bien multiples, que variées. Les scientifiques ont étudié le phénomène. Dans une étude inédite, qui a été menée récemment à Oran par le laboratoire de recherche en accidentologie pédiatrique du Chuo, les chercheurs ont ciblé 39 cas de suicide. Ils ont étudié 3 500 dossiers d'admission pour tentatives de suicide. Au résultat, il s'est avéré que l'événement déclenchant le passage à l'acte, qui constitue un taux de 64%, est provoqué essentiellement par des conflits familiaux dont ceux des problèmes conjugaux. 15% des cas de tentatives de suicide sont provoqués par le divorce. Le phénomène touche toutes les tranches d'âge des candidats à l'ultime recours, le suicide. Des cas de jeunes âgés entre 9 et 16 ans, avec une prévalence chez les filles, ont été relevés. En effet, sur les 39 cas enregistrés figurent 34 jeunes filles qui ont tenté de se suicider. Aussi, l'acte du suicide se reflète par une dure réalité puisqu'il touche également, et dans une grande proportion, les jeunes dont l'âge oscille entre 18 et 35 ans dont des célibataires. Une équipe de chercheurs à Blida vient d'appuyer l'étude effectuée par le CHU d'Oran en confirmant que la prévalence des tentatives de suicide est beaucoup plus importante chez les femmes que chez les hommes. Tous les chemins mènent au... suicide. La recherche a abouti que les modes opérés sont souvent précédés par la consommation de médicaments et psychotropes avec un taux de 29%, suivis par l'usage d'insecticides et autres comme les détergents. Le débat doit être ouvert et à grande échelle, question de sensibiliser les personnes vulnérables. D'autant que les psychiatres, qui continuent à tirer la sonnette d'alarme, s'accordent à dire que l'Algérie occupe une place prépondérante dans les statistiques des suicides, la classant au deuxième rang dans l'espace francophone après la France. Ceci dit, une véritable politique de prévention s'impose, et est plus qu'urgente.