La question de la gestion des déchets urbains était hier au centre de la visite de travail et d'inspection, effectuée par Amara Benyounès, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et de la Ville, dans la wilaya d'Alger. La visite a d'abord commencé par la réception du centre d'enfouissement de Hamici (Megtaâ Kheïra) qui sera mis prochainement en service. Cette installation unique en Algérie est équipée d'un centre de tri, d'une station de traitement des eaux et d'une station de traitement des lixiviats (un jus organique très agressif). D'après les explications fournies hier par Messaoud Tebbani, directeur de l'environnement de la wilaya d'Alger, il est aujourd'hui admis qu'une gestion rationnelle des déchets urbains et leur traitement optimal ne peut plus se suffire de moyens inadaptés. Ainsi, le centre d'enfouissement visité hier est le premier en Algérie à répondre aux normes internationales et aux impératifs environnementaux et sanitaires. Doté d'un bio-réacteur à membrane, la station de traitement des lixiviats permet notamment grâce à la technologie de la nanofiltration de mieux respecter le milieu naturel. Sur le plan économique, ce centre prévoit non seulement le pesage des déchets ménagers, mais aussi leur tri en vue de leur recyclage. Le “casier" d'enfouissement ne recevra en fin de processus que des matières biodégradables. Une nouveauté en Algérie. Cela consiste, d'une certaine manière, à faire d'une contrainte un avantage relatif en valorisant ladite “ressource". Et quand bien même, il s'agit de tirer profit d'une “matière première" pourvoyeuse de richesses, le but essentiel du ministre est celui d'éradiquer en urgence les neuf décharges sauvages recensées dans la capitale. Cette question, du reste récurrente, devrait également interpeller les élus locaux qui sortiront ce jeudi des urnes. En effet, les nouveaux édiles doivent trouver, eux aussi, les réponses appropriées pour éviter que les périphéries de nos villes ne se transforment pas toutes en décharges sauvages. Le problème semble cette fois pris à bras-le-corps par les autorités centrales qui vont initier par le biais du ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et de la Ville, la réalisation de nombreux centres d'enfouissement technique à travers le pays. Compte tenu de l'aspect innovant de ces installations en Algérie, Amara Benyounès a annoncé que l'exploitation échoira dans un premier temps à des partenaires étrangers “dont c'est le métier". La deuxième étape de cette visite consiste à prendre connaissance de l'état d'avancement des travaux de réhabilitation de la décharge d'Oued Smar qui a cessé, rappelle-t-on, toute activité en juin dernier. La maquette exposée sur le site promet de transformer cette décharge (dont le rappel des nuisances est traumatisant pour les populations limitrophes) en un parc de 45 hectares composé d'espaces verts aux différentes essences, d'une aire de détente et de loisirs avec ses pergolas et ses boutiques. On apprendra, ainsi, que tout le terrain adjacent à la décharge a été déclaré d'utilité publique. Ce qui octroie au futur parc d'Oued Smar une superficie totale de 204 hectares. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que le coût de cette opération dépasse la bagatelle des 7 milliards de dinars. “Ce qui n'est pas une mince affaire", a avoué Amara Benyounès. M C L