En cette période de fortes chaleurs, les habitants des localités de Benfréha et Boufatis ainsi que leurs hameaux, sont excédés par les odeurs nauséabondes et les émanations des gaz toxiques produites par l'incinération des déchets. Les citoyens montés au créneau ces dernières semaines, accusent le nouveau centre d'enfouissement technique de Hassi Bounif d'être à l'origine de ces odeurs nauséeuses. Une commission de l'APW s'est déplacée, la semaine dernière, au nouveau CET, opérationnel depuis seulement trois mois, pour enquêter sur ces accusations. Les responsables de ce CET soutiennent de leur côté que les émanations proviennent d'une décharge sauvage, située à proximité du centre et qui est utilisée pour l'incinération des déchets industriels hautement toxiques de la zone industrielle de Hassi Amer. «Il existe une décharge sauvage à proximité du CET. Des opérateurs industriels privés jettent leurs déchets toxiques dans cette décharge non contrôlée. Les déchets sont brûlés à ciel ouvert d'où les émanations de gaz toxiques. J'ai saisi le chef de daïra de Gdyel pour trouver une solution urgente à cette décharge», affirme M. Yassad, DG de l'entreprise publique à caractère industriel et commercial «EPIC de gestion des centres d'enfouissement d'Oran». Et d'ajouter : «la commission de l'Environnement de l'APW, qui s'est déplacée à notre centre, n'a constaté aucune anomalie dans le traitement des déchets. Nous avons toutefois décidé, pour parer à toute éventualité, de vidanger le bassin de stockage des «lixiviats». L'opération de vidange sera réalisée en collaboration avec la SEOR. Les «lixiviats», des déchets compactés, seront transférés vers la station de traitement et d'épuration». Le directeur du CET a, de son côté, a assuré que le seul casier opérationnel dans ce centre est totalement sécurisé. Le CET a été conçu pour accueillir six casiers étanches, ce qui devrait lui assurer une durée de vie de 10 ans , jusqu'en 2022. L'élaboration des casiers étanches répond à des normes précises de sécurité. Les cavités creusées dans le sol sont équipées d'un système permettant de collecter les «jus». Les déchets déversés dans le casier sont compactés à l'aide d'un engin spécialisé, de manière à réduire leur volume mais aussi pour minimiser les odeurs et la prolifération de rongeurs et d'insectes. Questionné sur le volume des déchets déversés dans le CET, notre source précise : «nous réceptionnons, en moyenne, près de 1.000 tonnes de déchets par jour. Cependant pour ce mois sacré, le volume des déchets réceptionnés a progressé pour atteindre 1.300 voire 1.400 tonnes par jour». Il est à noter que le CET du groupement d'Oran est entré dans sa phase d'exploitation le 1er mai dernier. Composé de six casiers, dont le plus petit s'étend sur 5 ha et le plus grand sur 12, ce CET, qui s'étend sur 85 ha, a été réalisé pour l'enfouissement des ordures ménagères des communes d'Oran, Hassi Bounif, El Kerma, Bir El Djir, Es Senia et Sidi Chahmi.