L'OPEP court un grand risque L'Arabie Saoudite dont l'offre a atteint un niveau historique depuis décembre 2011, passant de 9,45 millions de barils par jour (mbj) à plus de 10 mbj en avril 2012 devrait encore une fois être rappelée à l'ordre. Les quotas imposés par l'Opep à ses membres ne sont pas respectés. Le royaume wahabite, en l'occurrence, qui répond au quart de tour aux sollicitations des pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, pour faire baisser les prix est régulièrement pointé du doigt. L'Arabie Saoudite dont l'offre a atteint un niveau historique depuis décembre 2011, passant de 9,45 millions de barils par jour (mbj) à plus de 10 mbj en avril 2012 devrait encore une fois être rappelée à l'ordre. Le plafond de 30 millions de barils par jour, fixé le mois de décembre 2011 a été largement dépassé. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a exprimé son inquiétude et a prévenu que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole courrait «un risque réel». Pour l'Algérie, c'est une perte de 20 milliards de dollars par an qui est à redouter. «Nous avons perdu 30 dollars depuis le niveau qu'avait atteint (le baril de pétrole) depuis quelques mois, 30 dollars, c'est une chute drastique et sur une année, ça représente pour nous, entre 18 et 20 milliards de dollars de revenus en moins et d'exportation, en moins, ceci est inquiétant», avait déclaré, le 4 juillet 2012, le ministre de l'Energie et des Mines sur les ondes la Radio nationale, Chaîne III. Qu'en est-il aujourd'hui? Les cours de l'or noir ont chuté de plus de 20 dollars en l'espace de neuf mois ramenant le Brent de la mer du Nord, coté à Londres, de 128 dollars à moins de 107 dollars, alors qu'à New York, le brut léger texan qui flirtait avec la barre des 110 dollars se négocie à moins de 86 dollars. Le marché étant considéré comme bien approvisionné, il n'y a donc aucune raison d'y ajouter une goutte de plus. C'est certainement l'instruction que donnera l'Opep, qui entre en conclave à partir de demain, à Vienne, à ses membres. La capitale autrichienne abritera une réunion ministérielle des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à partir du 10 décembre pour faire le point sur la situation du marché et en principe élire son nouveau secrétaire général. «Les membres de l'Opep sont préoccupés par la problématique du respect des quotas de production et des prévisions relatives à l'offre et à la demande en 2013. J'espère que cette réunion sortira avec la bonne décision», a déclaré le ministre de l'énergie, Youcef Yousfi, en marge d'une visite d'inspection à Djanet. L'heure des bilans a sonné. Les prix du pétrole ont reculé et demeurent loin de leur niveau d'il y a neuf mois. L'Algérie a besoin d'un baril de pétrole au dessus des 110 dollars pour assurer l'équilibre de ses finances. «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures», avait souligné un rapport sur l'évolution économique et monétaire en Algérie, présenté le 1er juillet 2012 par Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie... La sonnette d'alarme est tirée.