La valorisation du patrimoine culturel amazigh des régions du Sud a été mise en exergue lors d'un séminaire sur le thème générique «Sahara, berceau des civilisations amazighes», organisé samedi à Adrar par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA). La rencontre vise parmi ses objectifs principaux à mettre en valeur le patrimoine culturel et linguistique que recèle le Grand Sud et à promouvoir l'utilisation de la langue amazighe à travers le pays, a indiqué M. Hachemi Assad, membre du HCA. Elle se propose aussi de lancer de nouvelles recherches sur la thématique, à la faveur de l'existence à Adrar d'un pôle universitaire et d'un centre de préservation de manuscrits, a ajouté le même responsable. Constituant le couronnement d'une série de rencontres similaires programmées par le HCA cette année à travers le pays, ce séminaire est aussi le prélude à des activités pour la célébration de la fête annuelle de Yennayer (Nouvel An amazigh), dont Timimoune (wilaya d'Adrar) accueille cette année la célébration officielle le 12 janvier prochain, a annoncé M.Assad. M.Badi Dida de l'Université d'Alger, s'est penché, dans son exposé, sur la dimension civilisationnelle des communautés humaines vivant dans le Sahara et constituant, à l'instar des cultures amazighes de l'Ahaggar, du Tassili, du Touat et du Gourara, une mosaïque du patrimoine immatériel où se manifeste aussi une interaction des cultures des populations du Sahel et du Sahara. Le chercheur allemand George Kloethe a, pour sa part, évoqué des écrits d'expéditions européennes menées en Afrique avant les périodes coloniales, et témoignant, à la lumière de l'expédition de Henry Barthes au Sahara africain, de l'existence d'une variété de cultures dans cette région du monde. M.Mohamed Benyoub, de l'Université de Tlemcen, a mis en exergue l'importance de l'organisation sociale mozabite, en tant que modèle de fondation et l'édification de civilisation en plein désert. Les travaux de ce séminaire de deux jours, auxquels prennent part des anthropologues et linguistes, nationaux et étrangers, se poursuivent par la présentation d'une série de communications ayant trait aux variantes amazighes dans le Sahara, le rôle des médias dans le rapprochement linguistique et culturel entre les peuples du Sud et du Nord, et le rayonnement culturel du Sahara algérien dans la culture africaine. Une exposition sur les ouvrages traitant de l'amazighité et de la langue amazighe, dont une aile a été réservée aux travaux du chercheur Moussa Cheriet, président de l'association Ighi Irghen pour la réhabilitation du patrimoine littéraire et religieux de Timiaouine (Adrar), a été organisée en marge de cette rencontre.