Le Front jihadiste Al-Nosra, qui a revendiqué la plupart des attentats suicide en Syrie et devient sur le terrain un acteur de premier plan dans la lutte contre les forces du régime de Damas, a été placé mardi par Washington sur sa liste noire des groupes terroristes. Sur le terrain, plusieurs brigades rebelles, appartenant en particulier à l'Armée syrienne libre (ASL), ont mené mardi un assaut dans le nord du pays contre l'une des plus grandes académies militaires de Syrie, assiégée depuis déjà deux semaines. Au même moment, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) annonçait que le nombre de réfugiés syriens enregistrés auprès de ses services dans les pays frontaliers et en Afrique du Nord avait dépassé le demi-million. Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir inscrit le Front Al-Nosra, une émanation selon eux d'Al Qaïda en Irak, sur leur liste des organisations terroristes étrangères. Sur les forums internet jihadistes, plusieurs groupes avaient déjà félicité Al-Nosra pour cette inscription. « La vision violente et sectaire d'al-Nosra est en contradiction avec les aspirations du peuple syrien », a expliqué dans un communiqué la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. « Les extrémismes et les idéologies terroristes n'ont pas leur place dans la Syrie post-Assad », a-t-elle assuré. Conséquence de cette décision, Washington a pris des sanctions financières contre deux chefs du mouvement, l'Irakien Maysar Ali Moussa Abdallah al-Joubouri et le Syrien Anas Hassan Khatab. Ces sanctions visent également les milices du régime, en particulier les « chabbihas ». Le Front Al-Nosra, inconnu avant le début de la révolte syrienne en mars 2011, est désormais présent sur la quasi-totalité des fronts dans le pays et a revendiqué la plupart des attentats suicide perpétré dans diverses régions du pays, et en particulier à Damas. Le mouvement s'est emparé lundi de la base Cheikh Souleimane, la dernière garnison gouvernementale d'importance à l'ouest d'Alep (nord), où les rebelles tiennent désormais une large zone géographique. Lundi, 36 soldats ont été tués dans cette bataille, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui affirme que les rebelles de l'ASL n'ont pas participé à cet assaut, mené à l'initiative des seuls jihadistes.