Contestation à Akbou, empêchement de l'opération de vote à Barbacha, Kendira et Chemini, agression d'un élu à Tifra. L'installation des présidents d'APC dans la wilaya de Béjaïa fait parler d'elle. Les spectacles rapportés par-ci, par là ne sont pas de nature à rassurer. Alors que le délai fixé par la loi organique quant à l'installation des maires tire à sa fin, quatre APC ne connaissent pas encore leurs élus. Chemini, Kendira, Barbacha et Tizi N'berber font partie du lot de communes à problèmes. «Si pour désigner le maire, on en arrive à ces histoires, qu'en sera-t-il lorsqu'il s'agira du fonctionnement et de la prise en charge des préoccupations citoyennes?» Ce commentaire d'un citoyen est assez illustratif sur l'état d'esprit des administrés, qui voient mal l'avenir de leur municipalité composée aujourd'hui d'élus juste capables de faire du bruit, ne donnant aucun signe de volonté de se lancer dans le développement local, pour lequel ils ont été élus par les populations. Ainsi, à Barbacha, la situation se corse. L'installation du nouveau maire a été encore une fois avortée. Un groupe de citoyens l'a tout simplement empêchée. Dans une déclaration rendue publique hier, le PST appelle la population à rejoindre le rassemblement prévu aujourd'hui devant la wilaya. Le PST compte dénoncer «l'instrumentalisation de la loi et imposer la souveraineté populaire». Le Parti socialiste des travailleurs, qui a obtenu la majorité relative est empêché de siéger par une coalition composée du FLN, FFS et RCD. Cette coalition s'appuie, indique le communiqué, sur «une injonction du ministère de l'Intérieur, faisant fabriquer une majorité électorale contre la volonté populaire, en tordant le cou à l'article 80 de la loi organique relative au régime électorale». Le PST dénonce «les marchandages maffieux des élus». A Akbou, c'est le même scénario qui est dénoncé au quotidien. La tension est montée d'un cran, motivée par la «trahison» dont s'est rendu coupable un élu du Mouvement pour l'entente nationale (MEN). Ce dernier a violé l'accord passé avec la liste indépendante «Akbou avant tout» et un élu du RND pour la désignation du maire sur la liste qui a obtenu une majorité relative de sièges. Cette violation qualifiée de «hold-up de la mafia locale», a permis l'élection, pour la 4e fois consécutive, de M. Abderrahmane Bensbaâ à la tête de l'APC. Une marche de soutien à la liste indépendante «Akbou avant tout», qui devait présider aux destinées de la commune, a été organisée jeudi dernier avec la participation de pas moins 400 personnes. Un rassemblement a eu lieu à la place Colonel Amirouche pour dénoncer le coup «de couteau dans le dos» de l'élu au pacte de coalition signé par les trois partis, à savoir la liste indépendante «Akbou avant tout», le MEN, et enfin le RND. Un autre sit-in s'est tenu à la place Colonel Amirouche pour exiger le départ du maire fraîchement installé. Les participants ont scandé «15 ans barakat» tout en demandant à l'élu en question de «déposer immédiatement sa démission». Le feuilleton n'est pas près de s'arrêter là, a-t-on indiqué hier. A Kendira, le FFS qui a obtenu cinq sièges est en ballottage avec le FLN. La désignation du maire ne s'est pas produite. Un deuxième tour était prévu, mais des contestations sont apparus contre la coalition conclue entre le FFS (05 sièges) et le RND (03 sièges). Les mêmes problèmes sont apparues à Chemini et Tizi N'berber. Le présent mandat électoral s'annonce, d'ores et déjà, chaud. La révision de la loi électorale n'a fait qu'aggraver le fonctionnement des communes.