Des sources diplomatiques algériennes ont apporté hier, un démenti catégorique à l'information selon laquelle le juge Marc Trévidic serait à Alger pour enquêter sur la mort des sept moines de Tibhirine. «L'information de l'arrivée du juge français à Alger pour enquêter ou déterrer des crânes est infondée pour la simple raison que la commission rogatoire est au stade de l'examen», a déclaré hier, à L'Expression, une source crédible au ministère des Affaires étrangères, précisant, par ailleurs qu'aucune date «n'a été arrêtée pour cette visite». La chaîne de télévision France 24 a rapporté sur son site Internet, avant-hier, que le juge antiterroriste, Marc Trévidic, «a été autorisé par les autorités algériennes à se rendre en Algérie pour enquêter sur la mort en 1996 des sept moines de Tibhirine». Mais, ajoute la même chaîne, Marc Trévidic n'a obtenu «aucune garantie quant à deux des conditions exprimées par lui. Marc Trévidic demande, d'une part, à interroger lui-même une vingtaine de personnes, considérées comme des témoins-clés. D'autre part, il veut effectuer, avec l'aide d'experts français, des prélèvements ADN sur les têtes des défunts, qui doivent être exhumées». La chaîne n'a pas précisé l'identité des personnes que le juge français allait interroger. Cette information a été publiée à quelques jours de l'arrivée du président français, François Hollande, à Alger, pour une visite officielle de deux jours. Une visite sur laquelle les deux pays placent un immense espoir pour la relance des relations bilatérales grippées depuis des années. Le président français François Hollande a affirmé, vendredi dernier à Bruxelles, qu'il parlera de «tous les sujets», y compris de l'enquête sur l'assassinat, en 1996, des sept moines de Tibhirine, avec son homologue Bouteflika lors de sa prochaine visite en Algérie. «Je parlerai avec les autorités algériennes, avec le président Bouteflika, de tous les sujets», a dit M.Hollande lors de la conférence de presse à l'issue du Sommet européen, interrogé sur un appel lancé par l'avocat des parties civiles dans l'affaire des moines de Tibhirine. La réponse du président français a quelques peu étouffé dans l'oeuf une polémique qui allait s'enflammer. Les sept moines ont été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, situé à 80 km au sud-ouest d'Alger, près de Médéa. Le Groupe islamique armée (GIA) de Djamel Zitouni a revendiqué, dans un communiqué, leur enlèvement et leur assassinat.