La consommation en énergie électrique est très importante en hiver L'épisode de l'été et celui de l'hiver derniers, qui avaient mis à nu les lacunes du système de distribution d'énergie électrique, ne permettent pourtant pas un tel optimisme. Le directeur général de l'Opérateur système (OS) de Sonelgaz n'a-t-il pas «disjoncté» en annonçant que la demande en énergie électrique sera totalement satisfaite durant l'hiver? L'épisode de l'été et celui de l'hiver derniers, qui avaient mis à nu les lacunes du système de distribution d'énergie électrique, ne permetent pourtant pas un tel optimisme. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M.Abdelaâli Baddache, tout en affirmant que le pic de consommation atteindra les 9 900 mégawatts au mois de février prochain, laisse entendre qu'il n'y aura pas de délestage durant cet hiver. Un hiver qui s'annonce rude et où, par voie de conséquence, la consommation en énergie électrique sera très importante au même titre que durant l'hiver dernier. Selon le premier responsable de l'opérateur système, la consommation électrique devrait atteindre 8 650 mégawatts en décembre, 9400 mégawatts en janvier et le pic de 9900 mégawatts en février. M.Baddache justifie ses prévisions par «les moyens de production suffisants», mis en place. Sur quels critères s'est donc basé l'opérateur système pour écarter d'un revers de la main tout délestage? Surtout que son directeur reconnaît implicitement les difficultés rencontrées dans l'approvisionnement en électricité de la région sud-est du pays. Pour M.Baddache, les coupures sont dues aux conditions socio-économiques qui contribuent à faire grimper la demande résidentielle et à saturer le réseau de distribution, d'une part et aux retards enregistrés dans les ouvrages en cours de réalisation, d'autre part. Ainsi, ce responsable n'est-il pas allé vite en besogne, puisqu'à l'entendre parler on se rend compte que ses projections ne sont pas valables du moins pour cet hiver, mais pourraient se concrétiser dans deux à trois années. «Le programme de réalisation des 10 centrales arrêté jusqu'en 2017 devrait couvrir la croissance de la demande et non la consommation actuelle sachant qu'il y a 300.000 nouveaux raccordements chaque année», explique M.Baddache. Avant d'ajouter que «pour couvrir la demande à long terme, nous devons disposer de 12.000 mégawatts d'ici 2017 avec une réserve légalement arrêtée à 20% de la capacité disponible production». Il est donc clair que les projets de centrales électriques annoncés ne verront pas le jour avant cinq années. A noter que le programme d'investissements en matière de développement de la capacité de production d'électricité sur les cinq années à venir, porte sur la réalisation du double des installations existantes, développer les lignes de transport à travers le pays, soit 12.000 à 15.000 km à réaliser et près de 50 postes de distribution à développer. La centrale de Terga a d'ores et déjà été réceptionnée alors que celle de Koudiet Draoueche enregistre des retards pour des raisons d'essais techniques et devrait être livrée durant l'été 2013, souligne le même responsable. Il convient de rappeler que les pics enregistrés au cours de l'hiver dernier ne dépassaient pas les 8600 mégawatts. Sur un autre plan, il est à se demander si les déclarations du cadre de la Sonelgaz sont basées sur un diagnostic objectif ou sur des approximations. Ce dernier ne doit pas feindre d'ignorer que la rudesse de l'hiver, conjuguée au retard accumulé dans la réception des ouvrages de production d'énergie électrique, amènera des centaines de milliers de ménages à se rabattre sur les appareils de chauffage électrique, comme les climatiseurs et les appareils à résistances. Une autre question s'impose: y a-t-il eu une rencontre de concertation et de coordination entre la Sonelgaz et Naftal, notamment pour mesurer à quel point chaque opérateur pourrait parvenir à juguler la pression sur aussi bien l'énergie électrique que le gaz butane sachant que dans la plupart des régions enclavées, l'approvisionnement en bouteilles de gaz lors des fortes chutes de neige, oblige les citoyens à se rabattre sur l'énergie électrique. Ce qui dépasserait de loin le pic annoncé par M.Baddache.