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Tout fout le camp!
Publié dans L'Expression le 20 - 12 - 2012

«La nostalgie? Ça vient quand le présent n'est pas à la hauteur des promesses du passé.» Neil Bissondat
«Moi, je trouve que même les saisons ont changé! Il fait soleil presque tout au long de l'année et la pluie ne tombe pas toujours au moment voulu», se lamenta Da Meziane après avoir avalé une lampée d'eau qu'une petite fille venait de lui ramener dans un pichet de terre cuite.
Il s'essuya les lèvres du revers de son burnous et passa le pichet à Da Mokrane qui but goulûment. L'eau faisait un drôle de gargouillis en passant dans la gorge asséchée par une journée torride. Il retendit le pichet à la petite fille qui lui lança un petit «saha!» malicieux avant de trottiner coquettement vers l'entrée de la maison. «Cela ne vaut pas une petite bière bien fraîche sous pression, mais il faut louer le Ciel pour nous avoir donné une eau d'une si bonne qualité», déclara Da Mokrane en soupirant. Son soupir n'arrivait pas à cacher le sourire évocateur qui dévoilait ses dents gâtées par une vie de bâton de chaise. Il était réputé pour avoir été un pilier de bar quand il travaillait dans le Nord où tous les «fils de son village» avaient goûté au moins une fois à sa cuisine qui transgressait quelque peu les règles de la vraie foi. Malgré sa réputation de brave homme, Da Mokrane se faisait souvent sermonner pour la distance qu'il prenait avec la religion.
Ce qui n'était pas le cas de Da Meziane qui ne manquait de le rappeler à ses obligations de fils d'une famille respectable. «Je crois que nous pouvons nous sentir privilégiés dans la région pour la quantité d'eau que la Nature a donnée à ce village. Il ne pleut plus comme avant et de ce fait, cela saute aux yeux que le nombre de sources a excessivement baissé ici. Tiens! Derrière cette magnifique villa, il y en avait une qui coulait toute l'année. Maintenant, elle est sèche même en hiver. Dans le bas quartier, là où les talus suintent d'une humidité persistante, il suffisait de gratter un peu la terre pour qu'un filet d'eau fasse son apparition. Les nombreux ruisseaux qui suivent les routes et des sentiers chantaient jusqu'au mois de mai. Il y avait du cresson et de la menthe sauvage partout. A présent, il n'y a plus que les épineux, les chardons et les ronces qui peuplent les chemins. Là où il y a de l'eau, l'agriculture se porte bien et toutes les saisons sont bonnes à vivre, même l'hiver dont la rigueur est redoutée par les gens pauvres et les personnes âgées. Ce n'est pas normal, un pays où il ne neige plus. Il faut s'attendre à bien des désagréments!», se lamenta Da Meziane «Quand on vit en ville, on voit moins les saisons passer. Maintenant, le village a pris des allures de ville. Il n'y a plus les rituels d'antan. Je me souviens qu'à la période, des figues fraîches, toute la campagne était rayonnante. Les gens étaient de meilleure humeur malgré la chaleur suffocante qui s'installait dès dix heures du matin, moment où les bergers ramenaient leurs troupeaux pour leur éviter la canicule. L'abondance des fruits rendait les gens plus décontractés. Avant que le soleil ne s'installe au-dessus des têtes, les hommes revenaient déjà des champs avec des paniers remplis de figues encore enrobées de rosée. Quand ils passaient par la Djemâa, ils invitaient les vieux appuyés contre le mur à goûter à ces merveilleux présents de la Nature.
La figue, bien qu'appréciée, n'avait pas de valeur marchande. On l'offrait. Il n'y a jamais eu de dispute pour ce fruit: tout passant pouvait tendre le bras pour cueillir un fruit d'une branche qui dépasse une haie: jamais le propriétaire ne s'offusquait de voir quelqu'un cueillir des figues pour les manger sur place. Ce n'est plus le cas à présent. D'ailleurs, on n'entend plus le crieur public lever sur la place principale l'interdiction de cueillir des figues avant leur maturité. Et puis, il n'y a plus de figues sèches. Elles sont rares. Depuis qu'on a détruit «Ikkoufen», les figues sont parties avec.»


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