Une scène du tournage du film La bataille d'Alger des réalisateurs et des chercheurs sont intervenus pour parler des relations importantes entre le cinéma et l'histoire. Le cinéma et l'histoire, c'est le thème qui a été abordé en marge du Festival du film arabe d'Oran. Organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), la conférence a été marquée par la présence fort remarquée de l'ancien ministre de l'Intérieur Nouredine Zerhouni. Déchargé de ses obligations gouvernementales, M.Zerhouni a préféré la ville d'Oran à la visite de Hollande. Il a tenu à apporter son témoignage en tant qu'ancien du Malg. A ce propos, il a affirmé que 3,2 millions d'Algériens ont été mis dans les camps par l'armée française durant la guerre. Il a indiqué aussi que 1,5 million d'Algériens ont été déplacés dans les villes du Nord, ce qui a engendré des conséquences sociales et démographiques importantes après l'Indépen-dance de l'Algérie. Lors de cette conférence consacrée à l'histoire et au cinéma, plusieurs intervenants notamment des réalisateurs et des chercheurs sont intervenus pour parler des relations importantes entre le cinéma et l'histoire. Dans son introduction, M.Fouad Soufi, représentant du Crasc a dénoncé certaines erreurs cinématographiques dans le traitement des faits historiques. Il a donné comme exemple, le cas du film de Benboulaïd, affirmant que plusieurs erreurs sont apparues dans le film et qu'il est important de respecter les faits historiques dans le traitement d'une fiction. Pour sa part, Amar Mohand Amer, chercheur également au Crasc, a signalé la disparition du personnage du colonel Amirouche dans le film l'Opium et le bâton alors qu'il figurait dans le livre de Mouloud Mammeri. De son côté, d'autres réalisateurs ont évoqué l'importance de la filmographie algérienne sur la guerre de Libération, notamment l'impact des films tel que La Bataille d'Alger de Gillo Pentecorvo ou encore Patrouille à l'Est de Amar Laskri. De son côté, le réalisateur Fateh Ali Ayadi, a mis l'accent sur l'importance des archives dans l'audiovisuel. Dénonçant l'utilisation de certaines images par des faits historiques inappropriés, comme par exemple l'utilisation des images des manifestations du 8 février 1962, pour illustrer celles du 17 Octobre 1961. Ayadi a mis l'accent aussi sur le rôle joué par certains photographes et cameramen étrangers, citant le cas du Yougoslave Labodovitch, photographe attitré du président Tito, qui avait notamment filmé les images de l'attaque du train. L'absence des images de la torture a poussé certains réalisateurs à surutiliser les seules images qui illustrent ces faits dans le film La Bataille d'Alger. Les conférenciers ont également évoqué l'absence de films sur le rôle de la femme dans la guerre de Libération, relevant surtout que le seul film sur une héroïne de la Révolution, fut filmé par Youcef Chahine, dans Gamila, en 1958. L'importance du rire dans l'illustration des faits historiques a été également le thème discuté par les conférenciers mettant en exergue le succès du film Hassen Terro de Mohamed Lakhdar Hamina, mais aussi dans un autre registre la Grande Vadrouille de Gérard Oury ou encore La vie est belle de Roberto Benigni. Enfin la dernière conférence de ce colloque sur le cinéma et l'histoire a été donnée par le cinéaste Belkacem Hadjadj, qui a parlé avec passion sur le regard croisé entre l'historien et le cinéaste. L'incitatrice de cette conférence Mme Nouria Remaoun, a tenu à remercier le soutien de la commissaire du Fofa, Mme Rabéa Moussaoui et Mme Hankour, pour leur soutien à cette conférence qui a été, pour la première fois, associée aux activités du festival qui est plus marqué par les projections de films.