En donnant une nouvelle impulsion à leur coopération, grâce à la signature de sept importants contrats, l'Algérie et la France veulent écrire une nouvelle page dans leurs relations. «Tout vient à point à celui qui sait attendre.» En mettant en place un comité de haut niveau intergouvernemental, qui sera coprésidé par les Premiers ministres des deux pays, et en signant sept importants accords de coopération dans de nombreux domaines, l'Algérie et la France veulent écrire une page nouvelle dans leurs relations brouillées par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy. Il s'agit d'un accord de partenariat pour les cinq années à venir, signé par les deux ministres des Affaires étrangères, Mourad Medelci et Laurent Fabius. Dans cet accord figurent de nombreux projets, notamment celui relatif à l'ouverture d'une usine Renault à Oran, qui permettra d'atténuer un tant soit peu la tension en matière d'importations de véhicules de tourisme. Lors de la conférence de presse qu'il a animée, mercredi soir, en compagnie de son homologue français, Mourad Medelci a déclaré que «ce comité intergouvernemental de haut niveau se réunira une fois par an et qu'un sous-comité sera chargé de la mise en oeuvre des décisions prises dans le cadre des rencontres bilatérales entre les ministres des deux pays». Insistant sur l'importance que revêt «La déclaration d'Alger», signée par les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, le ministre algérien des Affaires étrangères a indiqué que «le document signé n'est pas une simple déclaration d'intention, mais se veut un engagement de la part des deux présidents». Evoquant les relations bilatérales entre les deux pays et les opportunités qu'elles offrent, Mourad Medelci a indiqué que «les deux présidents y accordent une très grande importance et devrait revêtir un caractère encore plus ambitieux dans plusieurs domaines». La sécurité et la lutte contre le terrorisme figurent aussi en bonne place dans les accords de coopération conclus entre l'Algérie et la France. Convaincu que l'Algérie peut beaucoup apporter dans ce domaine, compte tenu du capital expérience dont elle bénéficie, Laurent Fabius s'est dit confiant, soulignant que la France et l'Algérie sont sur la même longueur d'onde et qu'elles partagent les mêmes préoccupations, que ce soit pour la crise malienne ou le conflit syrien. Qualifiant la visite du président François Hollande de fructueuse, le ministre français des Affaires étrangères a relevé «une convergence de vues sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun». Selon lui, «cette convergence est extrêmement enrichissante et source d'optimisme pour les deux pays». Parlant d'une nouvelle approche concernant la gestion du problème malien, Laurent Fabius a précisé que «celle-ci consiste à lutter contre le terrorisme et le narcotrafic et faire en sorte que ce pays retrouve, au plus vite, son intégralité territoriale et sa stabilité, à travers des négociations politiques, un appui au développement et au renforcement de la sécurité». Notons que les sept accords de coopération concernent des domaines stratégiques tels l'économie, l'agriculture, les finances et la sécurité, sur lesquels l'Algérie et la France comptent énormément pour relancer leur coopération et renouer le dialogue sur des bases plus sûres et plus saines pour le bien des deux pays et des deux peuples qui, qu'on le veuille ou non, sont liés par un destin commun.