Les murs, qui ont servi de supports sur lesquels ont été placardés les posters des candidats aux dernières locales, servent aussi pour les offres du réveillon. «Lui: 8000 DA, elle: 7000 DA et couple: 14.000 DA». Voila la facture à payer par les adeptes de la célébration, dans une boîte de nuit de la corniche d'Oran, de la soirée du réveillon 2013. L'annonce est placardée un peu partout sur les murs de la ville d'Oran. Une autre grande affiche annonce la célébration, dans un hôtel situé dans la ville de Aïn El Turck, du réveillon au prix de 30.000 DA comprenant un dîner dansant animé par des chebs et chebates du raï. D'autres publicités qui ornent les façades des immeubles et celles des agences de voyages, annoncent des voyages à des prix alléchants organisés vers le Maroc, la Tunisie, l'Espagne et la Turquie. La publicité étant gratuite, les murs, qui ont servi de supports aux affiches électorales, lors des dernières élections locales, servent aujourd'hui pour les offres des fêtes de fin d'année. Chez une grande partie des Algériens, du moins chez les plus aisés financièrement, le réveillon est devenu un rendez-vous incontournable ces dernières années. La fête de fin d'année constitue un véritable enjeu économique. C'est pourquoi les destinations ne manquent pas. Choisir entre l'Algérie, la Turquie, la Tunisie, le Maroc et l'Espagne, n'est pas une mission aisée. D'autant plus que ces pays, qui se disputent le terrain, proposent autant de services et d'ambiance de fin d'année. Le Maroc, par le biais de son consulat à Oran, a bien ouvert le bal des «hostilités» en s'affichant lors de la 6e édition du Festival d'Oran du film arabe. Dans son modus operandi, il est allé jusqu'à distribuer dans la salle de cinéma les formulaires à remplir pour l'obtention de visa d'accès au royaume chérifien. «Il y a une grande demande sur les voyages à l'étranger chaque fin d'année», a indiqué un agent exerçant dans une agence de voyage et de tourisme établie à Oran. Sur sa lancée, il dira que «les Algériens, qui ont les moyens de s'offrir un séjour à l'étranger, n'hésitent pas à payer le prix affiché; ils affluent dans nos locaux pour nous demander des renseignements sur les formules de séjours leur permettant de festoyer la nuit du réveillon, tandis que les destinations les plus demandées sont Ibiza, Abou Dhabi, Marrakech, Istanbul et Sousse». Et ce dernier d'expliquer qu'à cet effet «nous proposons des prix alléchants». Localement le ton est donné pour drainer cette masse d'hommes et de femmes en quête d'un bonheur d'une seule nuit. Les gérants des hôtels et des boîtes de nuit d'Oran, en particulier ceux de la corniche oranaise, n'hésitent pas à user de tous les moyens permettant de comptabiliser, en les orientant vers leurs établissements. «Nous ne sommes pas des hôteliers sorciers pour imposer des orgies pareilles», a indiqué un gérant d'un hôtel situé dans la commune de Aïn Turck, ajoutant qu'«il est vrai que le réveillon est une occasion importante permettant d'engranger le maximum de recettes, mais cela ne doit pas être fait au détriment des moeurs et des règles de la bienséance et de la pudeur». Au moment où les adeptes des soirées roses et arrosées continuent leur quête de meilleures offres, plusieurs milliers de familles oranaises ont tranché la question en optant pour la célébration du réveillon en famille.«Y a-t-il une ambiance meilleure que celle d'être chaleureusement entouré des membres de sa famille», a affirmé un quinquagénaire.